Les origines du yoga avant le Ve siècle avant notre ère sont difficiles à déterminer car on ne dispose que de restes archéologiques, de légendes et de textes en langues anciennes mettant par écrit des traditions orales plus anciennes encore. Les origines du yoga restent hypothétiques. Quatre possibilités semblent émerger de la littérature contemporaine sur le sujet. Le yoga pourrait provenir de la tradition védique de l'Inde antique, de la très ancienne civilisation de l'Indus où certains voient une tradition proto-shivaïte, d'anciens peuples indo européens pré-védiques et du chamanisme que l'on retrouve en plusieurs endroits du globe sans identifier de liens entre ces lieux.(2)
(2) Bernard Sergent, Le yoga : origine et histoire, Clio, 2011.
La civilisation de l'Indus ou civilisation d'Harrapa reste mystérieuse.
La civilisation de l’Indus trouve ses racines dans la révolution néolithique (depuis - 7000 AEC) avec la mise en place de la culture Mehrgrah au Baloutcistan, qui s'étendra et se développera pendant le Chalcolithique (5000-3000 AEC). C’est la première civilisation urbaine de l’Inde, qui s’étend sur un territoire de plus d’un million de km2, englobant le Pakistan, l’Afghanistan et le nord-ouest de l’Inde(3) (1).
La civilisation de l'Indus s'est développée sur les bords des fleuves et des rivières. Les deux grandes villes de Mohenjo Daro (sur l'Indus) et d' Harappa (sur le Ravi) furent découvertes puis fouillées par des archéologues à partir de 1920. Les fouilles ne sont pas terminées. Plus de deux mille sites de ce type ont été identifiés en Inde et au Pakistan.
La culture de Mehrgarh(7000-3000 AEC)
Drant le néolithique (7000-5000 AEC) les premières installations agricoles apparaissent dans le nord-ouest de l’Inde, notamment à Mehrgarh, où l’on cultive le blé, l’orge et le riz, et où l’on élève des animaux domestiques comme la chèvre, le mouton et le bœuf. On y trouve aussi des traces de poterie, de tissage et de métallurgie du cuivre.
Cette révolution néolithique est marqué par la sédentarisation, l'agriculture, l'élevage, les outils en pierre polie, le tissage, la poterie, la complexification et la hiérarchisation de la société, l'augmentation de la démographie.
Cette période néolithique s'accompagne d'une séparation de l'humain et de la nature, avec l'apparition de la famille et des attitudes religieuse. C'est le début du culte des ancêtres. C'est aussi la naissance du patriarcat.
Pendant le Chalcolithique (5000-3000 AEC) la culture de Mehrgarh se diffuse dans d’autres régions, comme le Gujarat, le Rajasthan et le Maharashtra, où se développent des villages fortifiés et des échanges commerciaux avec le golfe Persique et la Mésopotamie. On y fabrique des objets en cuivre, en bronze et en or, ainsi que des perles et des sceaux.
Civilisation de l'Indus (3300-1300)
La nomenclature la plus couramment utilisée classe la civilisation de l'Indus en trois phases harappéenne précoce (3300-2600 AEC), mature (2600-1900 AEC) et tardive (1900-1300 AEC). (1).
La phase Harappéenne ancienne ou précosse 3300-2600 AEC) appartient
à une phase de regionalisation. Le développement le plus important de cette période a été le déplacement de la population des hautes terres du
Baloutchistan vers les plaines inondables de la vallée de l'Indus. Cette époque a été très productive dans les arts, et de nouveaux métiers ont été inventés.
La phase harappéenne mature ou période d'apogée entre 2600 et 1900 avant notre ère correspond à phase d'urbanisation lelong de la rivière Ravi du fleuve Indus et de la cote de la mer doman.
"Depuis 1921 larcheologie a mis a jour dans un territpoite deux fois plus garnd que la france, èà villages et bourgs domiones par les deux villes majeures de Harappa et Mohenjo-daro" Anne viguier Brève histoire de l Inde Flamarion Avril 2023.
Elle est caractérisée par des villes comme Harappa avec des premiers restes découverts vers 1850 puis Mohenjo-Daro dont les fouilles à partir de 1921 ont revele une ville immense s' etendant sur 240 hectares, entierement construite en briques, ayant habrité de l'ordre de 40 000 habitants .
Les archeologues sont frappés par la mise a jour de maisons spacieuses et bien construites. Des systèmes d’égouts, de citernes, de bains publics et de grands bâtiments publics denotent indiquent un degre de luxe et d'ingeniosite tout a fait remarquable tel que les premiers archeologues européens pensent qu il sagit dune colonnie mesopotamienne.
Elle possède une écriture pictographique, non déchiffrée. Elle commerce avec la Mésopotamie, l’Égypte, le Bahreïn et l’Oman, et produit des objets raffinés en céramique, en ivoire, en pierre et en métal (3).
Cette civilisation harappéenne est très évoluée en matière d'urbanisation, de navigation et de systèmes de distribution des eaux.
Les archeologues sont frappés par la mise a jour de maisons spacieuses et bien construites, et par le degre de luxe que denote leur systeme elaboré de drainage.
Elle possède une écriture qui n'est pas déchiffrée. On y cultive diverses céréales: riz, blé, millet. L'organisation sociale et politique de ces cités n'est pas élucidée. Les fouilles archéologiques montrent l'absence de palais, de temples et de traces d'activités militaires.
Son apogée est située entre 2600 et 1900 avant notre ère. On estime à quarante mille habitants la population de la ville de Mohenjo Daro.
le déclin (1900 - 1300 AEC)
Décline entre 1900 et 1300 , probablement à cause de changements climatiques , de catastrophes naturelles . Ce declin est marqué par la disparition des grandes villes pour une période de cultures pastorales et agraires qui évolua vers une seconde urbanisation dans la vallée du Gange dans les années 600 à 200 avant notre ère.
L' hypothèse la plus souvent reconnue est celle de la raréfaction des moussons dans cette région. Des fouilles indiqueraient que la civilisation aurait tenté de s’adapter en changeant de variétés de céréales et de système de stockage, mais que finalement ces changements climatiques auraient conduit à l’abandon du système urbain. Parmi ces changements on mentionne aussi le détournement et à l’assèchement de certaines rivières, affluents de l’Indus. D'autres articles mentionnent outre le changement climatique, de violentes épidémies, sur la base de découvertes de traces de trauma crâniens, de lèpre, et de tuberculose.
La spiritualité aurait tenu une place importante dans la civilisation harappéenne et aurait gagné les campagnes durant le déclin des grandes cités harappéenne avec la phase de régionalisation qui suivit.
Pashupati "Proto- Shiva"
Les sceaux trouvés dans les fouilles montrent des scènes de chasse, des cultes et des sacrifices, des animaux, des êtres en posture de lotus, des cornidés, des dieux, des déesses et des figurines de femmes qui font penser aux Divinités-Mères. Le sceau de Pashupati découvert a MohenjoDaro daté de 2300 à 2000 avant l'ère actuelle a été interprété par son découvreur comme un "Proto Shiva" . On a aussi retrouvé à MohenjoDaro des statuettes en position assise pouvant évoquer les postures dandasana, padmasana et sidhasana.
Ces représentations et ces symboles familiers au véda, suggèrent fortement une culture ancêtre du védisme et d'éventuelles traditions shivaïtes de cette même période. Les plus anciens textes védiques mentionnent la rivière Sarasvatî et décrivent un monde quasi-idyllique qui vivait sur ses rives, l'inscrivant bien dans leur tradition. Le commentaire des Védas satapathabrahmana mentionne des évènements astronomiques datant de 2100 avant notre ère ainsi que l'assèchement de la rivière Sarasvati qui serait intervenu vers 2000 ou 1900 avant notre ère.
Pour certains le tantrisme shivaïte remonterait à cette civilisation de l'Indus ou civilisation harappéenne. Cette thèse se base sur la découverte dans la cité harappéenne de Mohenjo Daho de sceaux et de statuettes dont le sceau de Pashupati daté de 2300 à 2000 avant l'ère actuelle. Son découvreur a vu sur ce sceau un "Proto Shiva" assis en posture mulabandasana . On a aussi retrouvé à Mohenjo Daro des statuettes en position assise pouvant évoquer les postures assises : dandasana la cane, padmasana le lotus et sidhasana la position parfaite. Les fouilles continuent mais n'ont pas apporté d'éléments nouveaux pour confirmer cette thèse du Proto Shiva qui est de plus en plus contestée. Il faudra en effet attendre 2000 ans après Pashupati mulabandhasana avant de voir d'autres représentations de Shiva ou des descriptions de postures.
(1)https://fr.abcdef.wiki/wiki/periodisation_of_the_Indus_Valley_Civilisation#Dur%C3%A9e_longue:_Harappan_Civilisation_and_Early_Historic_Period consulté le 27 Mai 2024
on admet qu'il y a eu plusieurs vagues de peuplements venus de l’extérieur vers le "monde indien" (qui regroupe Bangladesh, Bhouthan, Inde, Maldives, Nepal, Pakistanet Sri Lanka). (8)
Homo Erectus
On trouve des traces d'Homo Erectus entre 1,2 millions et 30 000 ans avant notre ère.
chasseurs cueilleurs
Les homo sapiens qui sortent d'Afrique il y a 70000 ans , 2.(8) seraient vraisemblablement arrivés en Inde il y a environ 50000 ans peut-etre par voie maritime (9). Ces premiers peuplements sont constitués de petites tribus de chasseurs cueilleurs (10) venus du nord est de l Afrique vers l Inde puis l indochine l Indonesie la Nouvelle Guinéee et enfin l Australie (8).Les chasseurs-cueilleurs sont des peuples qui vivent de la chasse, de la pêche, de la cueillette et de la collecte de produits naturels, sans pratiquer l’agriculture ni l’élevage. Ils ont un mode de vie nomade ou semi-nomade, et une organisation sociale égalitaire, sans hiérarchie ni classes.
Ces premiers peuples sont probablement les ancètres de tribus qui se nomment elles memes Adivasi (premiers habitants) encore présente enplusieurs régions d' asie du sud est. Leur vie est semi nomade en symbiose avec la nature. Ils construisent des huttes de branchages pratiquent des cultures sur brulis et n'édifient pas de monuments funeraires .En Inde, il existe encore quelques peuples qui pratiquent la chasse et la cueillette, comme les Jarawas, les Sentinelese, les Onge, les Shompen, les Birhor, les Chenchus, les Kharia, les Korwa, etc. Ces peuples sont souvent menacés par la déforestation, la colonisation, l’exploitation, la marginalisation, etc. Ils sont protégés par des lois spéciales, qui reconnaissent leurs droits sur leurs terres et leurs ressources . Leur type physique leurs croyances animistes (11)et leurs coutumes les distingent encore aujourdhui de la majorite des autres habitants de l' Inde.
(9) selon les légendes, le peuple tamoul aurait eu 9500 ans avant notre ère un grand empire au Sud de l'Inde actuelle sur un continent légendaire appelé Kumari Kandam situé au sud de l'Inde et à l'est de Madagascar. que des auteurs assimilent à la mythique Lémurie. Ces traditions racontent que le peuple tamoul serait arrivé en Inde après avoir échappé en partie à un cataclysme qui aurait englouti leur continent.
(10) Les chasseurs-cueilleurs sont des peuples qui vivent de la chasse, de la pêche, de la cueillette et de la collecte de produits naturels, sans pratiquer l’agriculture ni l’élevage. Ils ont un mode de vie nomade ou semi-nomade, et une organisation sociale égalitaire, sans hiérarchie ni classes. En Inde, il existe encore quelques peuples qui pratiquent la chasse et la cueillette, comme les Jarawas, les Sentinelese, les Onge, les Shompen, les Birhor, les Chenchus, les Kharia, les Korwa, etc. Ces peuples sont souvent menacés par la déforestation, la colonisation, l’exploitation, la marginalisation, etc. Ils sont protégés par des lois spéciales, qui reconnaissent leurs droits sur leurs terres et leurs ressources .
(11)L’animisme est la croyance en un esprit, une force vitale, qui anime les êtres vivants, les objets mais aussi les éléments naturels, comme les pierres ou le vent, ainsi qu’en des génies protecteurs1. L’animisme est considéré comme la forme la plus ancienne de religion, présente chez le plus récent ancêtre commun des chasseurs-cueilleurs actuels2. En Inde, l’animisme est pratiqué par de nombreux peuples tribaux, comme les Santals, les Mundas, les Bhils, les Gonds, les Khasis, les Nagas, les Jarawas, etc. Ces peuples vénèrent les esprits de la nature, des ancêtres, des animaux, des plantes, des rochers, des rivières, etc. Ils croient que ces esprits peuvent influencer leur vie, leur santé, leur fertilité, leur prospérité, etc. Ils leur rendent hommage par des offrandes, des sacrifices, des danses, des chants, des prières, etc.
les elamites les dravidiens
Les Dravidiens sont un groupe ethnolinguistique principalement associé à l'Inde méridionale et au Sri Lanka, où leurs langues sont prédominantes. Les Dravidiens pourraient être des descendant d’un premier peuplement originaire d’Afrique qui aurait occupé une grande partie de l’Inde il y a des dizaines de milliers d’années avant d’être peu à peu repoussé vers des marges au néolithique. D'autres proposent une origine en dehors de l'Inde en provenance du sud de l’Iran (Elamites) de Mésopotamie. A partir de 2500 avant notre ère, une langue proto-dravidienne ancêtre du Tamoul et d’autres langues indiennes se répand avec la culture néolithique du Sud de l’Inde. Après l'effondrement de la civilisation de l'Indus, les Dravidiens se retrouvent dans le sud de l'Inde, où il vont prospérer en développant des royaumes indépendants.
Les Dravidiens sont un groupe ethnolinguistique principalement associé à l'Inde méridionale et au Sri Lanka, où leurs langues sont prédominantes. Les Dravidiens pourraient être des descendant d’un premier peuplement originaire d’Afrique qui aurait occupé une grande partie de l’Inde il y a des dizaines de milliers d’années avant d’être peu à peu repoussé vers des marges au néolithique. D'autres considèrent que les Dravidiens sont liés aux Élamites du sud de l'Iran descendants des agriculteurs néolithiques d'Asie occidentale. A partir de 2500 avant notre ère, une langue proto-dravidienne ancêtre du Tamoul et d’autres langues indiennes se répand avec la culture néolithique du Sud de l’Inde. Après l'effondrement de la civilisation de l'Indus, les Dravidiens se retrouvent dans le sud de l'Inde, où il vont prospérer en développant des royaumes indépendants
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Les Dravidiens sont un groupe de peuples qui parlent des langues dravidiennes d'Asie du Sud principalement dans le sud et le centre de l’Inde, ainsi qu’au Sri Lanka. Vingt-six langues dravidiennes sont recensées, parlées par plus de 250 millions de personnes. (source Dravidiens — Wikipédia (wikipedia.org))
Le mot sanscrit dravida désignait la région du sud de l'Inde où les Dravidiens forment la majeure partie de la population. Ce nom provient du sanskrit drava, qui signifie eau ou mer, indiquant les personnes qui vivent près de la mer. Ce mot présente pour variantes dramila et damila , qui ont donné le mot tamil qui signifie harmonieux en s'appliquant à la langue ; tamoul est une forme francisée à partir de la prononciation populaire du mot tamil.
Les Dravidiens seraient des descendants des agriculteurs néolithiques d'Asie occidentale d'Iran (monts Zagros) qui auraient conquis et largement déplacé les chasseurs-cueilleurs locaux. Les proto-Dravidies étaient probablement liés aux Élamites du sud de l'Iran, arrivés en Inde au debut du néolithique apres la fin de la derniere glaciation
references
(en) Jane McIntosh, The ancient Indus Valley : new perspectives, Santa Barbara, Calif, ABC-CLIO, 12 novembre 2007, 441 p. (ISBN 978-1-57607-907-2, lire en ligne [archive]).
(8) anne viguier breve histoire de l inde Flamarion 2023
les dravidiens
les Dravidiens, étaient des navigateurs et leurs voyages s'étendaient jusqu'au bassin méditerranéen. Des fouilles ont permis de découvrir un commerce établi avec la Mésopotamie. Les marchands dravidiens exportaient des métaux précieux, des perles, du cuivre travaillé, de la céramique et de la verrerie.
Les Dravidiens étaient un peuple sociable, ils deviendront les Sudras, réduits en statut d'esclavage en Aryavarta. Les Dravidiens ne sont pas des hindouistes au sens propre (pas de littérature védique ni d'ancien système des 4 castes)-, mais ont beaucoup influencé les pratiques religieuses. Les Dravidiens du Sud comptent cinq peuples de religion brahmanique, et dont les noms correspondent aux cinq langues dont ils font usage: lesTélougous (près de 55 millions), les Canaras (plus de 25 millions), les Toulous (plus d'un million et demi), les Malayâlams (30 millions) et enfin les Tamouls (50 millions)
Les Dravidiens ont une histoire riche et diverse, marquée par des réalisations dans les domaines de l’art, de la littérature, de la religion, de la science et de la politique. Ils ont également développé des formes uniques d’arts martiaux, comme le kalaripayatt et le silambam.
vant le deuxième millénaire avant notre ère, les Dravidiens constituaient la majorité de la population du sous-continent indien.
Les Aryens étaient des indo-européens qui se sont établis dans le Pendjab vers 1500 av. J.-C. et ont commencé à pénétrer dans la région Les Aryens ont apporté avec eux leur propre langue, leur religion et leur culture, qui ont influencé la société indienne de l’époque . (voir les Veda) .Les Dravidiens et les Aryens ont coexisté pendant des siècles, mais il y a eu des conflits entre les deux groupes Les Dravidiens ont été relégués au sud de l’Inde, tandis que les Aryens ont établi leur domination sur le nord de l’Inde .
Les traditions du peuple dravidien disent qu'il serait arrivé en Inde vers -9500 après avoir échappé en partie à un cataclysme qui aurait englouti leur continent, situé au sud de l'Inde et à l'est de Madagascar. Historiquement cette tradition pourrait se placer a la fin de l'ere de glaciation Nous savons maintenant que ce peuple d'apparence négroïde, avec des cheveux lisses trouve ses racines en Afrique Noire, et a traversé l'Inde centrale pour s'installer dans le sud.Ils sont les fondateurs du grand complexe de la vallée de l'indus, les éternels adversaires des tribus nomades (envahisseurs aryens).
On sait que les Dravidiens, étaient de grands navigateurs et que leurs voyages s'étendaient jusqu'au bassin méditerranéen. Des fouilles ont permis de découvrir un commerce établi avec la Mésopotamie. Des tablettes cunéiformes mésopotamiennes décrivent des transactions avec des marchands dravidiens qui exportaient des métaux précieux, des perles, du cuivre travaillé, de la céramique et de la verrerie. Ces navigateurs remontaient jusqu’aux ports d'Arabie par la mer rouge.
Les Dravidiens étaient un peuple sociable, leur civilisation a presque complètement disparu vers -1700 par des troupes d'envahisseurs aryens venus du Nord, ils deviendront les Sudras, des noirs vaincus et réduits en statut d'esclavage en Aryavarta. Les Dravidiens ne sont pas des hindouistes au sens propre (pas de littérature védique ni d'ancien système des 4 castes)-, mais ont beaucoup influencé les pratiques religieuses. Les Dravidiens du Sud comptent cinq peuples de religion brahmanique, et dont les noms correspondent aux cinq langues dont ils font usage: lesTélougous (près de 55 millions), les Canaras (plus de 25 millions), les Toulous (plus d'un million et demi), les Malayâlams (30 millions) et enfin les Tamouls (50 millions)
Les cultes d’origine néolithique.
Les Déesses Mère
Les cultes d’origine néolithique sont pour la plupart, ceux des grâma-devatâ (divinité de village) innombrables déesses, dieux et démons autochtones. Dans certains cas ils ont conservé des traits primitifs. On rencontre ainsi, en certains endroits, des cultes de la Terre- Mère, que l’on rencontre encore en Assam, au Bengale, au Kérala. Les grâma-devadas sont des êtres ambivalents et terribles, à la fois redoutables et secourables, bénéfiques et maléfiques. Les déesses, le plus souvent célibataires sont des Mères, les amman, chez les tamouls; elles sont aussi des shakti, personnifications de l’énergie créatrice, de la fécondité universelle. Telle Mâriyammân, qui apporte la variole et la guérit. Telles les sept soeurs, qui dominent le paysage religieux du sud. Sous des noms différents ces déesses sont souvent interchangeables. Personnification d’un même principe divin féminin, qui s’incarnait plus anciennement dans la Grande- Mère. Leur comportement redoutable ne procède pas de la méchanceté, mais simplement d’une agressivité.
Le Dieu Taureau
Au début, les Dravidiens de l'est (Mlefatiens) vénéraient les animaux : chèvres, canidés et surtout les rapaces (aigles et vautours) mais pas les taureaux.
Par la suite la déesse aux yeux de serpent et crane pointu des Samarriens sera connue dans le Zagros (à Jarmo et Choga-Mami) ainsi que le dieu-taureau, maître des animaux.
Il est possible que la déesse Kali/ Durga et le dieu Shiva/ Rudra des indous dérivent de ces deux divinités de l'époque néolithique.
Les Dravidiens de l'ouest (Nemrikiens) étaient des adorateurs des lions, des serpents, des vautours, des chouettes et des taureaux
Déesse de la fertilité
Comme tous les asiatiques, les mureybetiens adoraient la grosse déesse de la fertilité.
Cependant, probablement sous l'influence des adorateurs de rapaces de Nemrik, ils attribuèrent des yeux de hibou à leur déesse et la firent régner à la fois sur le monde des vivant et sur celui des morts.
Les Dravidiens de l'est et de l'ouest vont adopter le culte de la grosse déesse de la fertilité. Celle-ci sera représentée par des statuettes naturalistes
Enfin plusieurs auteurs identifient un lien entre yoga et chamanisme. Cette thèse est tout a fait plausible. Le chamanisme et le yoga ont de fait en commun un objectif fondamental celui d'améliorer la condition humaine. Un autre lien peut être établi entre chamanisme et yoga au vu des pouvoirs magiques du yogi semblables à ceux du chamane comme par exemple la possibilité de marcher sur le feu. Cet aspect chamanique dans le yoga serait du à l'influence de cultures mitoyennes de celles de l'Inde, en particulier à celle de l'Assam terre d' élection du Tantra , où se côtoient Indiens de langue indo-arya et Indiens de langue tibéto-birmane de culture chamanique. Le livre tibétain des morts (Bardo Thödol ) décrit la pratique du chamanisme tibétain antérieurement au développement visible du yoga au IVe Ve siècle avant notre ère. (X). Les origines du chamanisme sont très anciennes mais restent mystérieuses. On retrouve des traces de chamanisme partout dans le monde sans qu'on ait pu établir de liens objectifs, comme des migrations, entre elles: Sibérie, Asie centrale, Mongolie, Corée du Sud, Amériques, Australie, Afrique, Corse et surtout Arctique.
Les Veda , l'époque védique la religion védique
Les Veda désignent un ensemble de textes qui constituent le premier document de la civilisation indienne. Les Veda auraient ete compôsés entre le XVe siècle et le Vé siecle avant notre ère alors que les mises par écrit seraient beaucoup plus récentes vers le Ve siècle avant notre ère (3). Les dates de composition sont sujet à controverses entre universitaires et elles sont carrément contestées par certains yogis (4).
Les Veda sont la mise en écrit de chants que les rishi à la fois bardes, sages et ermites se transmettaient auparavant par oral et entre eux seulement. Veda vient de vid un mot hérité du vieil-indien, qui peut se traduire par vision ou connaissance. Selon la tradition les
Veda ont été révélés non pas sous la forme d'une dictée divine mais comme le chant du monde qui proviendrait du son primordial de l'univers et le
prolongerait (6).
Periode de regionalisation apres les villes de la civilisation de l indus. contexte village foret
Les Vedas sont des textes sacrés de l’hindouisme, qui ont été composés entre 1500 et 500 avant J.-C. Ils sont considérés comme les plus anciennes œuvres religieuses du monde 1. Les Vedas contiennent des hymnes, des prières et des rituels qui étaient utilisés dans la vie religieuse et sociale de l’Inde ancienne 23. Les Vedas ont été transmis oralement pendant des siècles avant d’être écrits en sanskrit archaïque 2. Les Vedas sont divisés en quatre parties principales : le Rig Veda, le Sama Veda, l’Yajur Veda et l’Atharva Veda 3. Le Rig Veda est le plus ancien et le plus important des quatre, et contient des hymnes à la mythologie védique 4. Le Sama Veda est principalement constitué d’hymnes sur les rituels religieux, tandis que l’Yajur Veda contient des instructions pour les rituels religieux 4. L’Atharva Veda est constitué de sorts contre les ennemis, les sorciers et les maladies 4.
Les Vedas ont eu une grande influence sur la société indienne de l’époque. Ils ont été utilisés pour établir des normes sociales et religieuses, ainsi que pour guider les pratiques religieuses et les rituels 2. Les Vedas ont également influencé la littérature et la philosophie indiennes, ainsi que les arts et l’architecture 5. Les Vedas ont été transmis de génération en génération par les brahmanes, qui étaient les gardiens des textes sacrés 1. Les Vedas ont été utilisés pour justifier la hiérarchie sociale de l’Inde ancienne, qui était basée sur le système des castes 2. Les Vedas ont également été utilisés pour justifier la domination masculine dans la société indienne 2.
Les Veda traitent des rituels des sacrifices offerts aux dieux ainsi que des règles régissant la société et ses différentes castes. Il est révélateur de la démarche des hommes qui essaient de se rapprocher des dieux ou même de s'emparer de leur pouvoirs pour perpétuer l'ordre du monde. Les Veda parlent d'action ( karma ), de dévotion ( upasana ) et de sagesse ( jnana ) mais ils sont dépourvus d'élaboration philosophique conceptuelle. Métaphysique psychologie morale viendront plus tard. Les Veda deviendront néanmoins le socle des la philosophie indienne en ce sens que les développements postérieurs beaucoup plus philosophiques se positionneront par rapport aux Veda. Certains se présenteront comme inclus dans les Veda ou les prolongeant: ils se regroupent sous le label de traditions orthodoxes astika ( qui reconnaissent l'autorité des Veda ). D' autres traditions telles que les traditions Lokayata, Carvaka, Ajivika, jaïniste et surtout bouddhiste, qui ne reconnaissent pas l'autorité des Védas seront considérées non-orthodoxes ( nastika ) .
Constitués de quatre recueils: un recueil de stances forme le Rig-Véda, un recueil de chants rituels le Sama-Veda, une collection de formules sacrificielles le Yajur-Veda; et un recueil composé d'incantations, de chants, de charmes magiques l' Atharvaveda . Le plus important des Védas est le Rig-Véda. Il contient des hymnes à la vie, au corps et à la terre. Le Satapatha Brahmana qui est considéré comme le commentaires sur les Vedas le plus important parle des sacrifices rituels, du symbolisme et de la mythologie védiques.
Les Veda deviendront néanmoins le socle des la philosophie indienne en ce sens que les développements postérieurs beaucoup plus philosophiques se positionneront par rapport aux Veda. Certains se présenteront comme inclus dans les Veda ou les prolongeant: ils se regroupent sous le label de traditions orthodoxes astika ( qui reconnaissent l'autorité des Veda ). D' autres traditions telles que les traditions Lokayata, Carvaka, Ajivika, jaïniste et surtout bouddhiste, qui ne reconnaissent pas l'autorité des Védas seront considérées non-orthodoxes ( nastika ) .Le védisme a évolué avec le temps passant peu à peu du ritualisme de l’époque védique à la spéculation cosmogonique du brahmanisme et de l’hindouisme (3).
Le passage du védisme au brahmanisme commence avec la rédaction des Brahmanas (entre -1000 et -700) . les Brahmanas sont des spéculations rituelles en prose. La transition du brahmanisme à l'hindouisme s'accompagne de la rédaction des Aranyaka et des Upanishad "anciens" (entre -700 et -200).
Le terme védique est aussi utilisé pour designer des traités postérieurs aux quatre Védas. Les écoles
du vedenta incorporent dans les Védas les Brahmanas, les Aranyaka et les Upanisad,
les aphorismes Dharmasutra (entre 600 et 200 ) et les traités Dharmasastra (entre 500 et 300 avant l'ère actuelle) ainsi que les épopées Mahabharata et Ramayana (entre 200 et 100 avant l'ère actuelle). Une autre tradition, le
vishnouime, inclut aussi la Bhagavad-gita (IIIe siècle avant l'ère actuelle). Les Saintes Écritures en tamoul sont aussi désignées par le mot
Véda. Les "sciences védiques" contemporaines vont jusqu’à inclure dans ce terme védique le vedanta ou les traités de l’époque classique comme le VaisesikaSutra ou le
Samkhya Karika, ces traités se situant dans la lignée orthodoxe astika qui reconnaît l’autorité des Védas". .
Les plus anciens documents que l'on possède sur les religions de l' Inde sont un ensemble de textes rédigés en sanskrit archaïque auxquels la tradition hindoue donne le nom de Veda, c'est-à-dire « le Savoir », « la Science (par excellence) ». Jouant un rôle analogue à celui de la Bible pour le judaïsme et le christianisme, le Veda fonctionne en principe comme un ouvrage de référence, qui a valeur normative dans tous les domaines intéressant la vie religieuse (rites, croyances) et sociale (organisation idéale de la société, éthique politique). Anciennement (du XVIe au VIe s. av. J.-C.) les règles védiques ne concernaient en réalité que les couches supérieures de la société et, depuis deux millénaires (Ve s. à nos jours), l'hindouisme s'est donné d'autres textes religieux : la Bhagavad Gītā, les Purāṇa, les Tantra, etc. Pourtant, le Veda reste honoré, vénéré ; les jeunes brahmanes en apprennent par cœur de longues séquences, et certains mantras (formules, prières) sont encore utilisés à l'occasion de rites domestiques (mariage, initiation, funérailles). Mais cela n'est que peu de chose en comparaison de ce qu'était la liturgie ancienne, riche, complexe et concernant toutes les activités humaines.
Plus profondément, c'est la religion elle-même qui a changé au cours des siècles : à une époque où pratiques et croyances étaient exclusivement védiques succéda un temps où le Veda ne fut plus qu'une référence lointaine et sans efficacité. Ce passage du védisme à l'hindouisme se situe approximativement aux VIIe et VIe siècles avant notre ère, moment où apparaît également le bouddhisme qui, pour sa part, se définit par un rejet absolu des enseignements du Veda. Néanmoins, les brahmanes ont su conserver, jusqu'à nos jours, au moins la lettre du Veda, sinon son esprit. Mais, nécessairement, ce qu'ils gardaient ainsi de la religion ancienne ne pouvait relever que du formalisme le plus étroit : les brahmanes soi-disant « védiques » professent un ritualisme desséchant qui n'a que peu de rapport avec ce que les textes eux-mêmes nous font connaître des croyances et des attitudes des fidèles du IIe millénaire avant notre ère.
Enfin, s'il est vrai que védisme et hindouisme sont l'un et l'autre des religions polythéistes où les rites obligatoires tiennent une large place, il reste que la perspective générale est profondément différente : là où l'hindouisme insiste sur la nécessité pour le fidèle d'avoir un rapport direct et personnel avec sa divinité d'élection (c'est ce que l'on appelle bhakti, « dévotion »), le védisme propose la recherche du salut collectif (familial, ou « national ») par l'intermédiaire du pater familias ou du roi. De plus, les grâces à obtenir des dieux sont volontiers décrites dans le Veda en termes de satisfactions matérielles (des chevaux, des esclaves, du butin), cependant que la Bhagavad Gītā, par exemple, met l'accent sur le destin eschatologique de l'individu – cohabitation post mortem avec Viṣṇu, ou libération définitive du monde phénoménal. Cette opposition ne doit cependant pas être trop systématisée, car le Veda connaissait aussi le salut personnel (« on offre les sacrifices parce que l'on désire gagner le Ciel », dit un texte rituel), de même que les prières hindoues à intentions « matérielles » se rencontrent assez fréquemment.
D'autres aspects du védisme font également contraste avec les éléments correspondants de l'hindouisme classique : le Veda, par exemple, ne connaît ni le système des castes (la société védique est divisée en « fonctions » très larges correspondant à peu près aux trois « états » de notre Ancien Régime), ni la doctrine de la transmigration ; le yoga lui est également inconnu,[...]
La société et la religion "védiques"
C'est à l'époque védique que la société indienne s'organise en quatre grandes classes: les brahmanes (prêtres), les kshatriya (guerriers), les vaishya (paysans) et les shudra (serfs). Les varnas qui désignent ces quatre grandes classes fonctionnelles apparaissent déjà comme les quatre grandes parties de Purusha ( l'être, l'esprit divin, le macrocosme ) dans les Védas. Les brahmanes étudient et enseignent la science sacrée et procèdent aux sacrifices. Les kshatriya protègent le peuple avec leurs armes. Les vaishia s'occupent des élevages, des cultures et de la production des biens matériels. Le rôle, les droits et les devoirs des quatre grandes classes seront repris et règlementés dans le Manusmriti à partir du IIe siècle de l'ère actuelle.
La religion védique est une religion sociale et non individuelle. Par l'exercice du rituel védique, les officiants brahmanes renforcent le pouvoir du roi le raja et assurent la prospérité du peuple. Les rites sont réservées aux trois premières classes (prêtres, guerriers, paysans) après un rituel d' initiation nommé uanayana : à l’âge de sept ans, le jeune garçon, élevé jusque-là par les femmes dans le gynécée, reçoit l’initiation (upanayana) et doit ensuite commencer à apprendre ses devoirs religieux. Un maître lui enseigne des rites en lui faisant répéter des formules, tout en relatant les mythes qui les expliquent. Celui qui a passé ce rituel d'initiation est dit "deux fois né": le rituel marque sa deuxième naissance d'ordre spirituel. Il doit alors s'engager dans les activités propres à sa classe. À dix-sept ans, alors qu’il maîtrise le savoir religieux (Véda), il se marie. Il semble que les filles n' étaient pas exclues de l’initiation du moins dans la plus haute antiquité.
Les origines védiques du yoga: tapas sauma mantra
Le mot sanskrit योग ( yoga ) est apparu par écrit probablement entre 800 et 600 ans avant notre ère dans le Rig Veda ainsi que dans le Satapatha Brahmana vers 600 avant notre ère. Selon la plupart des indianistes le mot yoga avait là un sens différent de la discipline des philosophies et des pratiques qu'il désignera ensuite.
Dans les Vedas le mot yoga évoque l'attelage d'un charriot à des chevaux animaux (souvent pour le combat ) ou des descriptions de prêtres absorbés dans des rituels.(1)
Néanmoins certaines idées du yoga sont probablement inspirées par les Védas.
le sacrifice
La vie rituelle des anciens Indiens. tournait autour de l’idée du sacrifice comme moyen de rejoindre le monde matériel avec le monde invisible de l’esprit.
Lorsqu’il réussit, le yogi védique fut honoré d’une «vision» ou d’une expérience de la réalité spirituelle
Un grand maître du Yoga védique a été appelé un « voyant » – rishi en sanskrit. Les voyants védiques ont pu voir le tissu même de l’existence, et leurs hymnes parlent de leurs merveilleuses intuitions, qui peuvent encore nous inspirer aujourd’hui.
controle du corps et de l'esprit
Selon le Rig-Véda les sages qui ont la connaissance suprême contrôlent leur esprit et leurs pensées. (Rig- veda 5.81.1 ) (1) . Il n'y a la aucune indication sur la technique pour acquérir cette sagesses mais on voit bien que la sagesse est associée au contrôle du corps et de l’esprit.
Afin d’accomplir avec succès les rituels exigeants, les sacrificateurs devaient être capables de concentrer leur esprit pendant une période de temps prolongée. Une telle focalisation intérieure pour transcender les limitations de l’esprit ordinaire se retrouve dans le yoga.
pranayama
Les vratyas jeunes hommes célibataires qui devaient sacrifier des vaches volées en offrande au dieu pour obtenir une année prospère étaient capables selon les Vedas de maîtriser leur souffle
tapas
On trouve dans les Védas le tapas une pratique reprise dans dans le yoga et dans le tantra Le tapas (littéralement échauffement, effort, ascèse) consistait en épreuves que s'imposaient les brahmanes pour s'emparer des pouvoirs des dieux (1). Tapas est le mot sanskrit signifiant brûler, chaleur, effort qui a donné le latin tepidus et le français tiède.
Selon Jan Gonda, " l' « ascèse », la brûlure intérieure créatrice (tapas ), est à très haute époque l'une des méthodes habituelles des brahmanes pour s'élever au-dessus des conditions et capacités humaines normales et atteindre les buts poursuivis d'autre part par le rite. On espérait obtenir ainsi la révélation d'une sagesse secrète et le contact avec les dieux."
Selon Jean Herbert Par "tapas" terme dont on a donné beaucoup de définitions différentes et souvent fantaisistes, les hindous entendent un effort intense et
continu, combiné avec diverses austérités, et que l’on considère comme nécessaire pour atteindre le but qu’on s’est assigné. Littéralement, tapas signifie brûler. C’est une sorte de
pénitence destinée à échauffer la nature supérieure. Cela prend parfois la forme d’un vœu qui va du lever au coucher du soleil, tel que répéter le mot "AUM" toute la journée sans s’arrêter. Ces
actions produisent une certaine puissance que l’on peut convertir en toute forme que l’on désire, spirituelle ou matérielle. Cette notion de tapas a imprégné toute la religion hindoue.
Les hindous disent que même Dieu a fait tapas pour créer le monde.
Le tapas avait pour but la puissance car les brahmanes voulaient accroître leur pouvoir et le hisser au niveau ou au dessus de celui des dieux. Le tapas se retrouvera plus tard dans les nyama une branche du yoga à huit branches des Sutras de Patanjali, sous la traduction moderne d' effort, de "pratique avec ardeur" . On retrouve aussi le tapas dans le tantra puis dans le Hatha Yoga qui veut que l'échauffement du corps réveille l'énergie potentielle de l'individu la kundalini .
Vision
sauma
rituels
mantra mystiques
salutation au soleil
Notes
Le qualificatif védique est souvent utilisé aujourd’hui de manière plus large pour désigner l'âge des rituels plus anciens (antérieurs à - 500 avant l'ère actuelle ). Les diverses philosophies Indiennes ont pris des positions différentes sur les Veda. Les traditions qui reconnaissent l'autorité des védas sont répertoriées comme orthodoxes ( astika ). D' autres traditions telles que les traditions Lokayata, Carvaka, Ajivika, Bouddhiste ou Jaïniste qui ne reconnaissent pas l'autorité des veda sont considérées " non-orthodoxes " ( nastika ) .
Le terme védique est aussi utilisé pour designer des traités postérieurs aux quatre Védas. Les écoles du vedenta incorporent dans les veda les Brahmanas, les Aranyaka et les Upanisad, les aphorismes Dharmasutra (entre 600 et 200 AEC) et
les traités Dharmasastra (entre 500 et 300 AEC) ainsi que les épopées Mahabharata et Ramayana (entre 200 et 100 AEC). Une autre tradition, le vishnouime, inclut aussi la Bhagavad-gita (IIIe siècle AEC). Les Saintes Écritures en tamoul sont aussi désignées par le mot Véda. Les
"sciences védiques" contemporaines vont jusqu’à inclure dans ce terme védique les traités plus tardifs comme le vedanta, ou les traités de l’époque classique comme le VaisesikaSutra ou le Samkhya
Karika, ces traités se situant dans la lignée orthodoxe astika qui reconnait l’autorité des Védas".
Réferences
(1) Daniel Simpson THE TRUTH OF YOGA 2021 North Point Press New York ISBN 9780865477810
(2) Bernard Sergent Le yoga : origine et histoire Clio 2019
(3) Marie Koch YOGA UNE HISTOIRE MONDE La Découverte Paris 2019 ISBN 9782707198969
(4) il existe des auteurs (5) qui situent la composition des Veda bien plus tôt sur la base de leur contenu. Ils mentionnent en effet des évènements astronomiques qui pourraient dater du IVe millénaire avant l'ère actuelle. De même le commentaire sur les Védas intitulé Satapatha Brahmana évoque aussi des évènements astronomiques qui dateraient de 2100 avant notre ère ainsi que l'assèchement de la rivière Sarasvati qui serait intervenu vers 1900 avant l'ère actuelle.
(5)Ramesh Bjonnes A Brief history of Yoga Inner World Publications Puerto Rico 2018 ISBN 9781881717638
(6) Georg Feuerstein The Yoga Tradition Hohm ¨Press Chino Valley 2001
(7) Roger Pol Droit Un voyage dans les philosophies du monde Albin Michel 2021
(4) GJ Larson, RS Bhattacharya and K Potter (2014), The Encyclopedia of Indian Philosophies, Volume 4, Princeton University Press, ISBN 978-0691604411, pages 10-11
(37) https://iep.utm.edu/sankhya/Ferenc Ruzsa , mail: ferenc.ruzsa@elte.hu Eötvös Loránd University Hungary
Les Brahmana (entre -1000 et -700) sont des spéculations rituelles en prose qui marquent le passage du védisme au brahmanisme. Ces textes contiennent des explications et des commentaires sur les Veda. Ils jouent le rôle d'exégèse des hymnes védiques, les interprétant et expliquant leur utilisation dans les rituels.
Chaque aspect des rites, des cérémonies, des chants et des offrandes est minutieusement décrit.
Des significations symboliques sont attribuées aux éléments des rituels. Par exemple, le feu sacrificiel peut être vu comme une représentation du dieu Agni . Les offrandes constituent des moyens de communication avec les divinités. Des spéculations cosmologiques introduisent une relation entre les rites et les forces cosmiques.
Les Brahmana abordent des aspects de l'éthique et du dharma cette loi morale et religieuse qui définit le rôle et les devoirs des individus dans la société selon leur caste.
Avec les Brahmana apparaissent deux concepts importants : celui du brahman le principe ultime, la réalité suprême et celui du yajna (1) .
Les Brahmana jouent un rôle important dans le développement du brahmanisme et dans la transition de la penséee indienne vers les Upanishad qui aborderont la spéculation métaphysique et le développement spirituel.
Notes
(1) yajna est un terme sanskrit qui désigne le rituel védique majeur destiné à honorer les dieux par des louanges et des oblations. Par le yajna, l'homme cherche à prendre une place parmi les forces de la nature. Le « sacrifice du feu » est le rituel qui devint le plus important à cet égard.
Les Araṇyaka (700 AEC - 300 AEC) forment une transition entre les rituels des Brahmana et les spéculations philosophiques des Upanishad. Leur nom signifie littéralement livres de la forêt en sanskrit, ce qui reflète leur association avec les phases de la vie où les individus se retiraient dans les forêts pour mener une vie de contemplation et d'ascétisme.
Transition Rituel-Philosophie : Les Aranyakas marquent une transition de la phase rituelle et cérémonielle des Brahmanas à la phase plus spéculative et philosophique des Upanishads. Ils contiennent des instructions pour les rituels, mais aussi des interprétations symboliques et mystiques de ces rituels.
Interprétation Symbolique des Rituels : Alors que les Brahmanas se concentrent sur les aspects pratiques des rituels, les Aranyakas offrent des interprétations symboliques et ésotériques. Ils explorent les significations profondes des rituels, les voyant comme des métaphores pour des vérités spirituelles et philosophiques.
Ascétisme et Contemplation : Les Aranyakas sont destinés aux ermites et aux ascètes qui se sont retirés dans les forêts pour méditer et rechercher la vérité spirituelle. Ils reflètent une phase de la vie dédiée à la réflexion intérieure et à l'abandon des affaires mondaines.
Base des Upanishads : Certains Aranyakas contiennent des passages qui sont plus tard intégrés dans les Upanishads, Ainsi, les Aranyakas servent de pont entre les pratiques rituelles et la réflexion philosophique profonde.
Exploration du Soi et de l'Univers : Les Aranyakas abordent des questions métaphysiques et explorent la nature du soi (Ātman), la réalité ultime (Brahman), et la relation entre l'individu et l'univers. Ils posent les bases pour les discussions philosophiques plus développées dans les Upanishads.
En résumé, les Aranyakas sont des textes intermédiaires qui jouent un rôle crucial dans l'évolution de la pensée védique, reliant les rituels des Brahmanas aux spéculations philosophiques des Upanishads. Ils reflètent une étape où la contemplation intérieure et la recherche de la signification profonde des rituels prennent de l'importance.
Some well-known Āraṇyakas include the Aitareya Āraṇyaka and the Taittiriya Āraṇyaka. Each of these texts is associated with a specific Veda and provides commentary and philosophical insights related to the corresponding Brāhmaṇa.
Les Pāsupata sont une ancienne secte du shivaïsme, probablement la plus ancienne, et leur tradition est basée sur des enseignements attribués à Lakulisha, un ascète et maître spirituel. La tradition Pāśupata remonte à plusieurs siècles avant notre ère, avec une floraison notable pendant la période classique de l'hindouisme, entre le 2ème et le 5ème siècle de notre ère.
La tradition Pāśupata se distingue par ses enseignements ascétiques et dévotionnels centrés sur le dieu Shiva sous la forme de Pashupati, "le Seigneur des êtres" ou "le Seigneur des animaux". Voici les aspects clés de la tradition Pāśupata :
Textes Fondamentaux :
Philosophie et Croyances :
Pratiques Ascétiques :
Étapes de la Pratique :
Comportement Antinomien :
But Ultime :
En résumé, la tradition Pāśupata est une composante essentielle de l'histoire religieuse de l'Inde, représentant un des courants ascétiques et dévotionnels du shivaïsme ancien, centré sur des pratiques rigoureuses et la vénération intense de Shiva.
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Les Pāśupata sont une ancienne secte du shivaïsme, probablement la plus ancienne, et leur tradition est basée sur des enseignements attribués à Lakulisha, un ascète et maître spirituel. La tradition Pāśupata remonte à plusieurs siècles avant notre ère, avec une floraison notable pendant la période classique de l'hindouisme, entre le 2ème et le 5ème siècle de notre ère.
La tradition Pāśupata se distingue par ses enseignements ascétiques et dévotionnels centrés sur le dieu Shiva sous la forme de Pashupati, "le Seigneur des êtres" ou "le Seigneur des animaux". Voici les aspects clés de la tradition Pāśupata :
Textes Fondamentaux :
Philosophie et Croyances :
Pratiques Ascétiques :
Étapes de la Pratique :
Comportement Antinomien :
But Ultime :
En résumé, la tradition Pāśupata est une composante essentielle de l'histoire religieuse de l'Inde, représentant un des courants ascétiques et dévotionnels du shivaïsme ancien, centré sur des pratiques rigoureuses et la vénération intense de Shiva.
Oui, le yoga joue un rôle important dans les traditions Pāśupata. Le yoga dans cette tradition est intégré à leurs pratiques ascétiques et dévotionnelles, visant la libération et l'union avec Shiva.
Objectif du Yoga :
Pratiques Ascétiques et Yogiques :
Étapes de la Pratique :
Bhakti (Dévotion) :
Comportement Antinomien :
Philosophie et Théorie :
Le yoga dans la tradition Pāśupata a influencé de nombreuses autres écoles de pensée et de pratique dans le shivaïsme et le tantrisme. Les techniques yogiques développées par les Pāśupata ont contribué à l'évolution des pratiques spirituelles dans l'Inde ancienne et ont été intégrées dans d'autres traditions shivaïtes ultérieures, telles que le Shaiva Siddhanta et le shivaïsme du Cachemire.
En conclusion, le yoga dans la tradition Pāśupata est une composante intégrale de leur pratique spirituelle, combinant des disciplines physiques, mentales et dévotionnelles pour atteindre la libération et l'union avec Shiva.
Durant la période qui s’étend du VIIe au IIIe siècle avant l’ère commune et que Karl Jaspers nomme « âge axial[1] », le monde connait de grands bouleversements philosophiques et religieux[2] quasi simultanément en Occident, en Chine et en Inde. Des nouvelles croyances et des nouvelles conceptions de l’homme et du monde émergent et s’inscrivent dans des cadres religieux ou philosophiques inédits comme le socratisme, le zoroastrisme, le confucianisme, le jaïnisme, le bouddhisme. En Inde ce sont les ascètes shramana qui portent ces changements et les textes des premiers Upanishad qui en témoignent.
A cette époque débute dans le sous-continent indien la période dite de seconde urbanisation[3]. Les villages grandissent, des villes se constituent. Des royaumes régionaux puis de grands empires se forment regroupant des cavaliers semi-nomades adorateurs du dieu de la guerre et du feu, des chasseurs-cueilleurs animistes ou chamanistes et des paysans sédentaires pour certains[4]. Le commerce interrégional et l’agriculture se développent. Ces progrès économiques s’accompagnent de l’apparition de classes aisées où émerge un nouveau type d'intellectuels qui s’interrogent sur leur bonne fortune et sur le sens de leur existence inaugurant une pensée nouvelle souvent radicalement innovante[5]. C’est dans ce contexte que se développent des mouvements d’ascètes shramana et qu’apparaissent les recueils de textes des premiers Upanishads, marquant l’irruption en Inde de la pensée philosophique, la création de nouvelles religions et l’apparition du yoga en tant que pratiques psychocorporelles visant la libération individuelle.
Le mot sanskrit shramana (ou sramana) est dérivé de la racine verbale sanskrite sram qui signifie exercer un effort, effectuer un travail. Un shramana est une personne qui agit qui s'efforce dans un but d’élévation, de recherche de vérité. C’est un renonçant qui devient ermite itinérant[6] et ascète.
Une des occurrences les plus anciennes de ce terme shramana se trouve dans le Taittiriya Aranyaka (Ve ou VIe siècle avant l’ère commune). Le mot toungouse chaman en dériverait. Dans la littérature védique ancienne le terme est utilisé comme adjectif épithète de rishi (sage voyant) pour indiquer qu’il est actif qu’il s'efforce. Certains auteurs identifient des précurseurs des shramana dans les sages aux longs cheveux dont le Rig Veda (XVe à XIIe siècle avant l’ère commune) décrit les pratiques chamaniques. Ces sages aux longs cheveux célébraient le dieu Rudra qui deviendra plus tard Shiva[7]le dieu des ascètes et des yogis.
Les shramana apparaissent dans la littérature occidentale dans les Indika de Mégasthène ambassadeur grec auprès du roi Chandragupta Maurya au IVe siècle avant l’ère commune. Mégasthène mentionne les sarmanès qu’il différencie des brahmanes au sein de la catégorie des gymnosophistes.
A la fois ermites itinérants et ascètes les shramana s'excluent de la société et de ses règles et s'engagent dans un travail de recherche de connaissance, de maîtrise et d'absolu. Ce sont des samnyasin (renonçant) qui ont quitté la ville, abandonné la vie en société et laissé leur famille pour s'isoler, dormir dans des grottes, errer dans la forêt et y accomplir des actes de mortification et d’austérité. Les shramana sont issus en majorité de la classe aisée des commerçants mais on trouvera parmi eux des personnes de toute castes, des femmes et même des rois.
Les ascètes shramana cherchent à échapper à la domination des brahmanes pour tenter de trouver en eux-mêmes l'illumination spirituelle et la délivrance. La pensée védique était centrée sur le sacrifice. Le brahmane était en charge des règles qui définissent les devoirs des différentes castes et des sacrifices dont le but est de perpétuer l’ordre du monde et l’organisation de la société. Avec les shramana le sacrifice pratiqué par le brahmane se métamorphose en pratique spirituelle[8] de l’ascète qui recherche la vérité universelle en soi et non plus dans le monde et ses divinités. « Le personnage central n’est plus le brahmane chargé de respecter les rites, de les accomplir pour tous, et de les transmettre. Au centre, désormais, se trouve le renonçant celui qui rompt avec le monde, avec la société, avec lui-même[9] ».
Le tournant philosophique des shramana
Avec les shramana le bonheur ne s’envisage plus du seul point de vue du groupe social comme dans le védisme mais de celui de l’individu. La connaissance de soi, la compréhension des mécanismes de la vie et la quête de libération sont les nouveaux besoins qui priment sur l’observance des règles et des rites formels. Le personnage central devient le renonçant. Le mot brahman lui-même change de sens : il désignait le brahmane le prêtre et il en vient à désigner le brahman l’absolu la conscience universelle.
Les shramana font émerger des idées radicalement nouvelles. Ils prônent la non-violence et le respect de la vie. Ils conçoivent un ordre cosmique corrélé aux actes de la vie sur terre. Ils font émerger l’idée de la possibilité d’un salut individuel appelé nirvana ou libération (moshka). Ce concept de libération individuelle est fondamental dans le yoga : il prendra diverses formes selon les époques et les courants mais il se maintiendra par exemple sous la forme de développement personnel au XXIe siècle.
Libération karma et renaissances
Pour les shramana la libération c’est la délivrance de la souffrance inhérente à l’existence humaine, cette souffrance étant déterminée par le karma. Karma en sanskrit ou kamma en pali désigne l'action sous toutes ses formes. Le karma d’un individu c’est l’ensemble de ses actes de leurs causes et de leurs conséquences. Tout acte induit des effets qui se répercutent sur l’individu et contribuent à former sa destinée, selon un principe simple qui veut que les bienfaits soient utiles et les méfaits néfastes. Dans la pensée indienne l’intention constitue un acte porteur de traces karmiques c’est-à-dire de conséquences futures[10]. Le karma ne se limite pas à une seule vie : il joue un rôle crucial dans le cycle de morts et de renaissances (samsara). Le karma hérite de celui des vies antérieures, s’accumule dans la vie présente et conditionne les vies ultérieures.
La libération ultime moksha passe par l’arrêt définitif du cycle des renaissances. Seuls y parviennent les sages accomplis. Les autres continuent à subir la douleur de l’existence à travers le cycle des renaissances mais ils peuvent par leurs actes améliorer leur karma et donc leur condition future jusqu’à l’éventuelle délivrance ultime.
Les austérités des shramanas sont censées aider à progresser vers la libération en brulant le karma accumulé et en empêchant la formation de nouveau karma.
Les mouvements de shramana
Les mouvements de shramana sont aussi nombreux que les méthodes pour suivre la voie de la libération. Ces mouvements sont pour la plupart anti-brahmaniques mais certains restent incorporés au brahmanisme qu’ils font évoluer. Leurs croyances sont disparates : certains acceptent d’autres refusent le concept d'âme. Les principes vont du fatalisme au libre arbitre, d’un ascétisme extrême à la vie de famille, du port de vêtements à la nudité totale, de la non-violence stricte avec régime végétarien à l'acceptation de la violence et la consommation de viande.
Parmi les groupes de shramana figurent les Jaïns, les Bouddhistes, les Ajivikas, et d'autres ascètes indépendants. Les deux principales traditions qui ont survécu et prospéré sont le jaïnisme et surtout le bouddhisme. Le jaïnisme, fondé par Mahavira, insiste sur la non-violence (ahimsa), la vérité, la non-possessivité et l'ascétisme extrême.
Siddhartha Gautama le fondateur du bouddhisme était un shramana. Le bouddhisme repose sur les Quatre Nobles Vérités : la souffrance, les causes de la souffrance, la possibilité de sa cessation et le chemin vers sa cessation. Il propose le Noble Chemin octuple ou Noble Sentier octuple qui mène à la cessation de la souffrance ainsi qu'à la délivrance totale nirvaṇa. Il est également appelé « chemin du milieu », car il évite les deux extrêmes que sont d'une part la poursuite du bonheur dans la dépendance du plaisir des sens et d'autre part la poursuite de la libération dans la pratique de l'ascétisme outrancier et de la mortification.
Les bouleversements introduits par les shramana ne se limitent pas à la création du jaïnisme et du bouddhisme. Ce sont aussi des shramana qui mènent la transformation et la diversification du brahmanisme vers différentes formes d'Indouisme avec le culte de nouvelles divinités Vishnu et Shiva réputé être le dieu des ascètes et des yogis.
l’émergence
du yoga
Les mouvements de shramana sont associés à l’émergence et au développement du yoga avec des pratiques psychocorporelles et un objectif de libération individuelle.
Les ascètes shramana sont réputés pour leurs pratiques rigoureuses telles que le jeûne, la méditation prolongée et l'auto-mortification. Ils utilisent l’échauffement (tapas) issu des Veda et retenu ultérieurement dans le yoga classique. Mais leurs austérités sont censées aider à progresser vers la libération en brûlant le karma accumulé et en empêchant la formation de nouveau karma alors que dans la tradition védique antérieure leur but était de gagner une protection ou un pouvoir de la part des dieux.
Ces ascètes pratiquent le contrôle du souffle, la concentration et la méditation qui deviendront ultérieurement trois des membres (anga) de la plupart des systèmes de yoga.
Selon Mallinson et Singleton[11] « les sceaux (mudra) et les postures (asana) du hathayoga semblent dériver de certaines méthodes anciennes des shramana. Le mot hatha lui-même possède d’évidentes connotations ascétiques ».
Quand il fonde le bouddhisme, le shramana Siddhartha Gautama qui a pratiqué le yoga selon les textes boudhiques avec les maîtres Arada Kalama et Udraka Ramaputra[12], renonce à l’ascétisme extrême en choisissant le chemin du milieu. Son enseignement souligne néanmoins l'importance de la méditation et la pratique de postures physiques spéciales.
Les Upanishad
Les Upanishad ou Upanisads sont des recueils de textes écrits entre le VIIe et le Ie siècle avant notre ère qui font partie du corpus des écritures védiques de l'Inde ancienne. Ils se situent dans la continuité et l’orthodoxie des Veda, même s’ils s’en éloignent souvent dans leur contenu. Les Upanishad mêlent exégèses et discours ésotériques. Ils abordent des questions métaphysiques, cosmologiques et éthiques. Upanishad est un terme sanskrit qui signifie littéralement être assis auprès du maître. Ils sont destinés à des étudiants qui se consacrent à la quête spirituelle. Sur la base des qualités poétiques et littéraires des textes, les sanskritistes attribuent les upanishad à des lettrés.
Les Upanishad témoignent par écrit du bouleversement des idées et des traditions de l’Inde avec l’apparition d’une pensée qui sera qualifiée de philosophique et la naissance du yoga avec des pratiques psychocorporelles à visée libératrice.
Contrairement aux Veda qui tendaient à dicter des vérités, les Upanishad proposent des réflexions et des spéculations philosophiques. Ils remettent en question l'importance exclusive des sacrifices, des rituels externes et des connaissances sacrées, mettant plutôt l'accent sur la méditation, la contemplation et la connaissance (jnana) comme moyens conduisant à la vérité sur soi-même et sur l'univers.
Un concept central dans les Upanishad est celui de brahman qui y est décrit comme la vérité suprême, l'essence ultime et indifférenciée de la réalité, l'unique réalité sous-jacente à toutes les manifestations du monde ou l’absolu la conscience universelle. Les Upanishad enseignent que l'âme individuelle atman est identique à brahman. La réalisation de cette unité entre l'atman et brahman entraine la compréhension profonde de la réalité et la dissolution de l'illusion de la séparation entre l'individu et l’universel. Cette unification est considérée comme le but ultime de la vie humaine et comme la clé de la libération moksha du cycle des renaissances (samsara).
La philosophie des Upanisad n’établit pas de division entre deux réalités distinctes ou opposées comme le fait le samkhya. Elle est non dualiste : elle assume une unité fondamentale pour tout ce qui existe et considère les distinctions apparentes comme des illusions. A ce titre elle introduit le concept d’unité corps esprit qui sera reprise par le tantra et par la plupart des yogas à l’exception du Yoga de Patanjali. On la retrouvera au VIIIe siècle dans le Vedenta de Shankara, puis au XIXe et au XXe chez Ramakrishna, Vivekananda, Sri Aurobindo et Krishnamurti. Ce non-dualisme est aussi celui du Tao de Lao Tzu, de la vacuité (shunyata) du bouddhisme, de la Grande Perfection du bouddhisme tibétain. On le retrouvera plus tard dans certains mysticismes chrétiens et dans le matérialisme moderne.
Le yoga des Upanishad
Les Upanishad abordent des pratiques psychocorporelles du yoga dont certaines deviendront des membres (anga) des systèmes de yoga ultérieurs. Le prana y est décrit comme l'énergie vitale ou la force de vie qui anime tous les êtres. Le contrôle de la respiration pranayama y est parfois mentionné dans le contexte de la maîtrise du prana pour atteindre des états plus élevés de conscience et de réalisation spirituelle.
Bien que le retrait des sens pratyahara ne soit pas spécifiquement mentionné, l'idée de transcender les sens pour réaliser la vérité intérieure est un thème récurrent dans les Upanishad. Les termes spécifiques de dharana et de dhyana ne sont pas utilisés dans les Upanishad, mais les principes de concentration et de méditation sont implicitement présents dans plusieurs enseignements. Ainsi quand les Upanisad soulignent l'importance du contrôle de l’esprit dans la pratique du yoga, quand elles décrivent le mental comme étant souvent agité et dispersé, elles recommandent des techniques de restrictions des sens, de concentration et de méditation pour immobiliser les sens et l’intellect.
Dans les Upanishad, l’absorption samadhi est décrite comme un état dans lequel l'individu transcende les limites de l'ego et s’unit avec la réalité ultime brahman. Selon l’Upanishad Mandukya celui qui atteint l'état de samadhi réalise l'identité entre l'atman individuel et brahman, atteignant ainsi la vérité ultime de l'existence. L'Upanishad Chandogya, contient aussi une description de la manière dont l’ascète peut atteindre l'état de samadhi en se retirant des sens et en méditant sur le son OM.
La Katha Upanisad (IIIe siècle avant l’ère courante)[13] décrit de l’état de yoga en des termes qui traverseront les siècles et seront repris jusque dans des écoles contemporaines de professeurs de yoga : « Quand les cinq sens, avec le mental, sont immobilisés, et que l'intellect ne bouge pas, cela, disent les sages, est l'état suprême (de yoga). » « Ce que l’on appelle yoga, c’est la ferme maîtrise des sens, la stabilité du mental... Ce yoga doit être pratiqué avec persévérance et détachement. »
Les mouvements d’ascètes shramana et les écrits des premiers Upansishad marquent pour l’Inde les débuts de la pensée philosophique et la modification radicale de ses traditions et de ses religions. Ils donnent naissance au yoga en tant que techniques psychocorporelles avec un objectif de libération individuelle.
[1] Le psychiatre et philosophe allemand Karl Jaspers nomme cette période de l’histoire « âge axial » ou « âge pivot » de l’histoire, reprenant un terme du philosophe allemand Friedrich Hegel. Selon lui cette période d’émergence aurait amené l’humanité à produire un bond qualitatif important dans ses rapports à la vérité et aux croyances. C’était dans les années 1950 une idée attrayante, sur laquelle Jaspers a pu asseoir ses vues sur l’ensemble des valeurs humaines. Plusieurs historiens se sont penchés sur cette théorie et y ont parfois apporté de vives critiques. Certains considèrent qu’il s’agit d’une construction arbitraire, qui néglige la diversité et la continuité des traditions culturelles. D’autres soulignent les limites chronologiques et géographiques du concept, qui exclut d’autres régions du monde, comme l’Afrique ou l’Amérique, ou d’autres périodes historiques, comme le Moyen Âge ou la Renaissance.
[2] Frederic Lenoir, L’Odyssée du sacré, Albin Michel, 2023.
[3] La seconde urbanisation intervient environ entre le VIIe et le IIe siècle avant notre ère bien après la première urbanisation celle de la civilisation de l’Indus (Harappa, Mohenjo-Daro) qui se situe entre 2600 et 1900 avant l’ère commune.
[4] Herman Kulke, The Historical Background of India’s Axial Age, State University of New York Press, 1986.
[5] Ibid.
[6] L'idéal initial de l'errance des ascètes shramana a rapidement évolué avec le passage des ermites aux moines. Ce changement a commencé dans le bouddhisme, lorsque les bhiksus se sont mis à vivre dans des monastères, au départ des refuges saisonniers pour la saison des pluies, puis des résidences permanentes. Dans le Jaïnisme médiéval, la tradition d'errance disparut tôt également, mais fut ravivée au XIX e siècle.
[7] Selon les historiens le culte de Shiva n’apparaitrait qu’au début de l’ère courante ce qui contredit les interprétations de l’archéologue découvreur, de Fuerstein et d’autres qui voient dans le sceau Pashupati de Mohenjo-Daro daté de 2200 avant l’ère commune, une représentation de Shiva en position de yoga.
[8] Roger-Pol Droit, Un voyage dans les philosophies du monde, Albin Michel, 2021, p. 81.
[9] Ibid.
[10] Ibid., p. 72.
[11] James Mallinson et Mark Singleton, Les Racines du yoga, Almora, 2020, p.14
[12] Les techniques de méditation d’Arada Kalama conduisent
à un état de conscience avancé dénommé akincannayatana (la sphère du rien), celles d’Udraka Ramaputram à un état encore plus élevé, connu sous le nom de
nevasannnanasannayatana (le domaine sans perception ni absence de perception). Comprenant que ces états ne sont pas la cessation complète de la souffrance et du cycle du
samsara, Siddhartha décide de poursuivre son propre chemin de recherche et de méditation, ce qui le mène finalement à l'illumination sous l'arbre de la Bodhi, où il devint le
Bouddha.
[13] James Mallinson Mark Singleton : Les Racines du Yoga, op. cit., p.15.
La Bhagavad Gita, souvent simplement appelée la Gita, est un texte sacré de l'hindouisme qui fait partie du Mahabharata, une épopée indienne. La Gita est un dialogue entre le prince Arjuna et le dieu Krishna, qui sert de conducteur de son char. Ce dialogue se déroule sur le champ de bataille de Kurukshetra, juste avant le début d'une grande guerre. Les enseignements de la Bhagavad Gita couvrent divers aspects de la philosophie, de la spiritualité et de l'éthique hindoues. Voici quelques points clés des enseignements de la Bhagavad Gita :
Dharma (Devoir) et Karma (Action) :
Yoga et Voies de la Libération :
Nature du Soi (Atman) et de l'Ultime Réalité (Brahman) :
Détachement et Équanimité :
Vision Cosmique et Nature Divine de Krishna :
Importance de la Foi et de la Dévotion :
Le Monde comme un Champ de Bataille Spirituel :
En somme, la Bhagavad Gita propose une synthèse des diverses philosophies et pratiques de l'hindouisme, offrant des enseignements sur comment mener une vie spirituelle tout en s'acquittant de ses devoirs dans le monde matériel. Elle continue d'être une source d'inspiration et de guidance pour des millions de personnes à travers le monde.
Le Taoisme
Le taoïsme est une tradition philosophique et religieuse chinoise ancienne, centrée sur la compréhension et l'harmonisation avec le Tao, souvent traduit par "la Voie" ou "le Chemin". Le taoïsme a émergé en Chine antique et a évolué au fil des siècles, influençant profondément la culture, la religion, et la philosophie chinoises.
Le Tao (La Voie) :
Wu Wei (Non-agir) :
Nature et Simplicité :
Relativité et Paradoxe :
Transformation et Alchimie :
Immortalité et Divinités :
En résumé, le taoïsme est une tradition riche et complexe qui propose une manière de vivre en harmonie avec le flux naturel de l'univers, en valorisant la simplicité, la spontanéité, et la transformation intérieure.
Les pratiques respiratoires et le principe vital (qi ou chi) sont des éléments centraux du taoïsme. Ces pratiques, souvent regroupées sous le terme de qigong, visent à cultiver et à harmoniser le qi, l'énergie vitale qui circule dans le corps et l'univers. Voici un aperçu des pratiques respiratoires et du concept de qi dans le taoïsme :
Définition de Qi :
Types de Qi :
Qigong (Chi Kung) :
Types de Respiration :
Pratiques Spécifiques :
Dao Yin :
Zuo Wang (S'asseoir et Oublier) :
Neidan (Alchimie Interne) :
Équilibre et Santé :
Énergie et Vitalité :
Connexion Spirituelle :
En résumé, les pratiques respiratoires dans le taoïsme sont essentielles pour cultiver le qi, maintenir la santé, prolonger la vie et atteindre une union spirituelle avec le Tao. Elles combinent des techniques de respiration, des mouvements physiques, et des méditations pour harmoniser et renforcer l'énergie vitale.
WORK IN PROGRESS
Entre 800 et 200 avant notre ère, le monde connait un grand bouleversement intellectuel et spirituel avec l’ère axiale marquée par l’apparition de la philosophie, les débuts des réflexions sur l’homme et la naissance de religions universalistes, quasi simultanément en Chine en Inde et en Occident. À partir du 7e siècle avant notre ère au cœur de cette période axiale plusieurs facteurs changent radicalement la société indienne : l’indianiste Hermann Kulke mentionne la constitution de royaumes régionaux, l'urbanisation (seconde urbanisation apres celle de l'Indus florissante 2 millenaires plus tot et disparue depuis un demi millenaire environ), le commerce interrégional, l'agriculture et l'émergence d'un nouveau type d'intellectuels.
Certains jeunes souvent issus des couches supérieures fuient les villes et se réfugient dans les forêts ce sont des ermites renonçant des shramanas. .
C’est à cette époque qu'apparaissent les upanishad recueils de textes qui marquent le commencement de la pensée philosophique indienne. Contrairement aux veda qui tendent à dicter des vérités les upanishad proposent des réflexions et des spéculations philosophiques. La Katha Upanishad décrit pour la première fois le yoga en tant que discipline psycho-corporelle. Dans ce texte apparaissent des traits fondamentaux du yoga: le contrôle des sens, le contrôle de l'attention et la maitrise du corps.
Les mouvements des shramanas bouleversent les traditions et les religions de l' Inde avec la création du jaïnisme du bouddhisme ainsi que la transformation et la diversification du brahmanisme avec Vishnou puis Shiva puis le tantrisme .
Tout ces mouvements sont associés à l’émergence et au développement de formes de yoga de tantra et de méditation.
Les shramanas mettent en avant des pratiques psychocorporelles telles que les techniques d'échauffement et de contrôle du souffle , ils introduisent deux membres du yoga la concentration et la méditation, le tout pouvant favoriser la transformation spirituelle et conduire à la libération. Les shramana introduisent les concepts fondamentaux du yoga que sont l'unité corps-esprit ainsi que l'objectif de libération. Ce sont les débuts du yoga tel qu’on le définit encore aujourd’hui.
Réferences : Frederic Lenoir : L’Odyssée du sacré Albin Michel Octobre 2023. Roger Pol Droit : Un voyage dans les philosophies du monde Albin Michel 2021. James Mallinson Mark Singleton Les racines du Yoga Editions Almora Mars 2020
Upanishads ( de 700 à 200 avant notre ère)
La création des Upanishads (terme qui signifie littéralement être assis auprès du maitre) marque le début du développement du yoga.
Dans ces textes apparaissent des expériences d’immobilité méditative ou d’attention portée au mouvement du souffle.
Les Upanisads sont la portion philosophique des Véda : leur thème est l'enseignement de la vérité ultime et des moyens pour l'atteindre. Ils sont destinés à des étudiants déjà contemplatifs qui se consacrent à la quête spirituelle. C'est là que se trouve la pensée non dualiste de l'Inde ancienne.
On considère qu'il y a 108 Upanisads, dont une douzaine sont considérées comme majeures car elles ont été commentées par les grands maîtres de la tradition indienne (Shankara, Madhva, Ramanuja....).
Leur thème est la vérité suprême le brahman ainsi que la voie pour atteindre la connaissance de cette vérité. Ces textes relèvent du domaine de
la métaphysique, ils traitent de principes universels, du niveau absolu de l'existence,
Composés en sanskrit, les Upanisads adoptent un langage à la fois logique, poétique, mystique, suggestif, paradoxal et ésotérique. Les
Upanisads sont des révélations: des sages ont eu dans leurs méditations la "révélation" de vérités universelles. Les auteurs des Upanisads étaient des rishis
(littéralement les sages voyants). Les rishis vivaient retirés au cœur de forêts ou au bord du Gange, dans une liberté absolue, détachés de la vie du monde. La demarche des
rishis consistait en un long processus de pratique, de contrôle et de discipline qui amène l'esprit à s'élever jusqu'à appréhender les vérités les plus subtiles. Les détails de
leurs découvertes n'étaient pas livrés à tous ; ils n'étaient donnés qu'à ceux dont le mental était jugé prêt, à ceux qui étaient venus vers eux poussés par la soif de connaissance.
Les Upanisads ont été ainsi transmises par une chaîne ininterrompue de maîtres et de disciples.
Katha Upanishad
La Katha Upanishad décrit pour la première fois le yoga en tant que discipline psycho-corporelle. Dans ce texte apparaissent des traits fondamentaux du yoga: le contrôle des sens, le contrôle de l'attention, la maitrise du corps et l'apaisement du mental.
Elle donne la première définition du yoga : "lorsque les sens sont apaisés, l'esprit au repos, l'intelligence sans agitation, le stade le plus élevé est atteint. Ce ferme contrôle des sens et de l'esprit est défini comme le yoga"
Le mot sanskrit sramana ou shramana est dérivé de la racine verbale sram qui signifie exercer un effort, faire un travail. Un sramana est une personne qui agit qui s'efforce dans un but d’élévation, de recherche de vérité. C'est un ascète qui pratique des actes d’austérité, un renonçant qui se met hors de la société.
Une des occurrences les plus anciennes de ce terme sramana se trouve dans le Taittiriya Aranyaka ( Ve, ou VIe siècle avant notre ère). Le mot toungouse (1) "chaman" en dériverait (source Wikipedia). Dans la littérature védique ancienne le terme est utilisée comme adjectif épithète de rishi un sage voyant pour indiquer qu il est actif qu’il s'efforce. Certains auteurs identifient des précurseurs des shramana dans les sages aux longs cheveux dont le Rig Veda décrit es pratiques chamaniques des "sages aux longs cheveux associées au dieu Rudra qui deviendra plus tard Shiva le dieu des ascètes et des yogi". ( ref Samuel p158)
Durant la Seconde Urbanisation de l'Inde (environ entre 600 et 200 avant notre ère), dans un contexte de croissance des villes et d'apparition des premiers états, avec la montée du pouvoir des brahmanes dans la société, avec l'apparition de monnaies, avec le développement économique et commercial, se développent plusieurs mouvements de "renonçants" les shramana.
A la fois ermites et ascètes les shramana s'excluaient de la société et de ses règles et s'engageaient dans un travail de recherche de connaissance de maîtrise et d'absolu. Les shramana sont essentiellement des jeunes gens partis hors de la société pour s'isoler, errer dans la forêts, accomplir des actes de mortification et d'austérité dans le but d'échapper à la domination des brahmanes, à la souffrance humaine et au cycle de réincarnations. Les shramana contestent le système des castes et des sacrifices sanglants du brahmanisme.
Vers le IVe ou Ve avant notre ère ces mouvements de shramana bouleversent les traditions et les religions de l'Inde. Ils créent de nouvelles religions hors de la tradition védique: le Jaïnisme, le Boudhisme et la religion Ajivikas ( aujourd’hui disparue sans laisser de textes ). Le Buddha Siddharta Gautama par exemple était considéré comme un shramana. D'autres shramana mènent la transformation et la diversification du brahmanisme védique vers différentes formes d'Indouisme avec le culte de Vishnu et celui de Shiva réputé être le dieu des ascètes et des yogi.
Toutes ces religions ces philosophies sont associées au yoga au tantra et à la méditation. L' enseignement du Bouddha souligne l'importance de la méditation et la pratique des postures physiques spéciales. Bouddha aurait
pratiqué le yoga avec les maitres Arada Kalama et Udraka Ramaputra. Le Bouddhisme a été influencé peut être même initié par le yoga et
en même temps il a aidé à son développement.
C'est dans ces nouvelles traditions que se développent des concepts et des pratiques caractéristiques du yoga et du tantra telles que l'unité corps-esprit, l’objectif de libération des souffrances, la concentration, la méditation. L'idéal initial de l'errance des shramana a commencé à changer très tôt marquant le passage des ermites aux moines. Ce changement a commencé dans le bouddhisme, lorsque les bhiksu se sont mis à vivre dans des monastères, au départ des refuges saisonniers pour la saison des pluies, puis des résidences permanentes. Dans le Jaïnisme médiéval, la tradition d'errance disparut tôt également, mais fut ravivée au XIXe siècle.
Ces mouvements de shramana ont une influence et un impact considérable : ils développent les pratiques de yoga et aussi les concepts de samsara ( cycles de réincarnations ) et de moksha ( libération de ces cycles) qui vont être adoptés dans les traditions indiennes dans les diverses religions. Les mouvements shramaniques sont très variés: ils vont de mouvements anti-brahmaniques à des mouvements incorporés au brahmanisme qu'il font évoluer radicalement.
Leurs croyances sont aussi très variées. Certains acceptent d' autres refusent le concept d'âme. Les principes vont du fatalisme au libre arbitre , d'un ascétisme extrême à la vie de famille, du port de vêtements à la nudité totale dans la vie courante, de la non violence stricte avec régime végétarien à l' acceptation de la violence et la consommation de viande.
Les srhamana apparaissent assez tôt dans la littérature occidentale bien que sous une forme imprécise. Envoyé en tant qu'ambassadeur auprès du roi Chandragupta Maurya au IVe siècle par Séleucos 1er ( général d'Alexandre le Grand, satrape de Babylonie puis roi de Syrie de -305 à -280), Mégasthène a vécu 10 ans en Inde et a écrit son Indika, dans lequel sont mentionnés les "sarmanès". Il est le premier à les différencier des brâhmanes au sein de la catégorie des "gymnosophistes".
références
(1) Ensemble de peuples de type mongoloïde, appartenant au groupe altaïque, occupant autrefois une grande partie de la Sibérie orientale, de l'extrême nord-est asiatique et de la Mandchourie, actuellement en cours d'assimilation par les sociétés majoritaires voisines ou même en voie d'extinction
Les deux grandes épopées, le Ramayana et le Mahabharata, sont des sources importantes sur différents types de yoga pratiqués pendant cette époque.
La Bhagavadgita (un chapitre du Mahabharata 300 avant notre ère) est entièrement consacrée au yoga et indique que le yoga est une pratique bien antérieure.
La Bhagavadgita donne une définition du yoga , aux accents "classiques", par la parole de Sri Krishna: " le yoga est la voie qui mène à
la délivrance de la souffrance, de la peine et de la mort: mais pour atteindre cet état ultime l'homme doit se détacher de l'objet des sens abandonner les œuvres et renoncer dans son mental à
toute volonté de désir. C'est seulement au pris d'un tel effort que le soi ahamkara est maîtrisé."
La Bhagavadgita parle du Jnana Yoga (yoga de la connaissance), du Bhakti Yoga (yoga de la dévotion) et du Karma Yoga (yoga de l'action
Dans le Bhakti-Yoga l'état d' unité est approché par l'amour et la dévotion envers Dieu. Ce yoga prône aussi respect et attention pour toutes les créatures vivantes et l’ensemble de la nature. A l'opposé des principes de non dualité et de laïcité du yoga moderne, le bhakti yoga est une philosophie "dualiste" et une religion parlant de Dieu, même si chaque yogi est libre de choisir sa divinité. Le yogi ne cherche nullement à se fondre dans la conscience de l’unité, mais à jouir intensément de la présence de Dieu. Le Bhakti yogi ne va donc pas chercher à détruire son égoïsme psychologique, son sens de l’individuation, il va essayer de transformer son ego. Il ne va pas chercher à écraser en lui tout attachement, il va s’efforcer de transférer ses affections à sa divinité d’élection.
Dans le Karma-Yoga l'état d'unité est approché par l'action. Le terme karma signifie “faire, agir”. Toute action mentale ou physique est appelée karma. Karma est également le terme qui désigne la conséquence d’un acte. A l'opposé du principe général de libération des lois de cause à effet, le Karma Yoga fait référence à cette loi universelle de cause à effet. Ainsi, les événements qui se produiront dans notre futur n’arriveraient pas par coïncidence mais seraient les effets de nos actions passées et présentes. Notre destinée serait donc le fruit de notre karma. Dans la pratique avec la pensée positive, la sagesse et le service désintéressé, nous pourrions diminuer et atténuer les répercussions de notre karma et orienter progressivement notre destinée vers le positif.
Dans le Jnana-Yoga c'est par la connaissance que l'on atteint l'état d'unité. Le yoga de la connaissance nous mène à la libération parce que l’
on devient libre de ce que l’ on connaît. C’ est toujours l'inconnu qui nous limite, nous apeure et nous in-sécurise. Mais pour le Jnana-Yoga, la connaissance n'est pas que
connaissance intellectuelle. Elle a une dimension religieuse mystique puisque la connaissance c'est la réalisation directe de son unicité en unité avec "l'Être Suprême".
Au cours de cette période pré-classique, le mysticisme a décliné et a ouvert une ère de pensée plus philosophique. Cette évolution a été mise en relation par Mahele avec l'évolution du "mental humain". Selon lui, la plupart des hommes auraient perdu leur "mental stabilisé" de l'état de nature, puis leur "capacité à se concentrer" de l'état de shramanas, pour vivre en société "civilisée" avec un mental distrait (vikshipta citta).
Darsana signifie vue, vision, aspect, point de vue doctrinal, école de pensée, système philosophique, doctrine de salut. Ainsi une darsana désigne une école philosophico-religieuse. Dans l’histoire Indienne, on compte six darsanas six points de vue doctrinaux orthodoxes qui constituent le système philosophique astika système qui reconnaît l'autorité des védas, bien que cette reconnaissance soit très relative pour certains de ces points de vue.
La Mimansa est le point de vue théologique et herméneutique de la réflexion, dont la méthode est l'étude et la recherche dans les écritures sacrées et de la révélation. Son nom signifie « recherche », « exégèse ». Ce point de vue ou école de Jaimini se base sur le Mimamsa Sutra composé entre -300 à -100 AEC. C’est un système dualiste fondé sur les notions de bien et de mal. Il s’appuie sur les textes et les rites d’invocations et d’apaisements des Dieux notamment les rituels fondateurs des cultes sacrificiels védiques.
Le NyaYa est un point de vue logique, dont la méthode est la dialectique. Nyâya est la sixième et dernière école orthodoxe fondée par le brahmane Akshapāda Gautama. Son exposé le plus ancien est constitué par le Nyaya-sûtra de Gautama (Ier siècle EC ), qui systématise la logique indienne qui avait été élaboré jusqu'alors. Le nyâya rencontra alors une nouvelle phase, dite navya-nyâya, c'est-à-dire nouveau nyâya, avec Gangesa , auteur du célèbre ouvrage intitulé Tattva-cintâmani, le «Joyau parfait de la vérité» (1200 EC)
Le Vaiśesika est le point de vue de la distinction, de la particularité ou du discriminatif (vishesha), grâce auquel le monde peut être analysé. Le Vaisesika est un point de vue matérialiste, dont la méthode est l'expérience des sens. Ce point de vue se base sur le Vaiśessika-Sutra attribué au rishi Kaṇāda . Ce sytème présente une vue physique de l’univers basé sur l’insécabilité de l’atome. Philosophie dépassée de nos jours par les nouveaux concepts scientifiques de la matière de l'énergie mais qui était toutefois en accord avec les sciences physiques pré Einsteiniennes.
Le Samkhya est le point de vue cosmologique, dont la méthode est la spéculation intellectuelle. Celui-ci se base sur la doctrine du rishi Kapila. Ce système diffère du Védanta en ce qu’il est dualiste. Il voit une séparation entre la matière Prakriti et le Purusha l’esprit. La nature est la manifestation de l’interaction de ces deux principes. Il s'agit d'un système dualiste opposant la nature (prakṛti) à l'esprit (puruṣa). La première est tenue pour un principe féminin, une déesse, dont l'union avec le principe mâle, le dieu-esprit, assure l'existence du monde (au sens de totalité des phénomènes). Dès que cette union est réalisée, Prakṛiti déploie l'infinie complexité des manifestations de sa puissance créatrice : le texte de base de ce darśana dit qu'elle « danse », cependant que le Puruṣa l'observe, impassible. On reconnaît là les thèmes majeurs du tantrisme, tels notamment qu'ils s'expriment dans le Yoga, où l'éveil et la montée de la Kuṇḍalinī (puissance féminine résidant à l'intime de chaque être) ainsi que son union avec l'ātmanpuruṣa déterminent le salut de l'adepte.
Le Vedanta est un point de vue métaphysique, dont la méthode est la spéculation abstraite. C’est le sytème de l' Advaïta Védanta, système non dualiste, un des sytèmes philosophique les plus importants de l'Inde. Ici tout est brahman (conscience, esprit, dieu) non manifesté et tout ce qui semble exister n’est que la projection de ce Brahman absolu. Etonnamment ce point de vue est en accord avec des théories récentes de physique quantique.
Signifiant proprement fin (accomplissement) du Véda, le mot sanskrit vedanta désigne l'un des plus importants courants de pensée de l'hindouisme classique, l'un des six grands darsana systèmes philosophiques védiques. Il fut illustré par des maîtres tels que Sankara, Ramanuja, Madhava. Voué à la métaphysique, le vedanta emprunte les thèmes directeurs de sa problématique aux upanisad, à commencer par la célèbre équation entre atman et brahman: l'âme individuelle atman est identique à l'âme universelle brahman. Le soi n'est pas différent de l'Absolu. Ce darsana a produit ses œuvres majeures entre le Ve et le XIe siécle EC et gagna, progressivement, un tel prestige qu'il en est venu à éliminer tous ses rivaux, au point d'apparaître comme l'expression privilégiée de l'orthodoxie védique. Les grands réformateurs de l'hindouisme contemporain se recommandent presque tous du vedanta, qu'ils combinent le plus souvent avec la forme de yoga qu'ils recommandent.
Le vedanta définit la nature de l'existence enseignant que le soi atman est de même nature que le brahman, la réalité ultime indifférenciée. La vision de cette réalité est obscurcie en l'homme par une connaissance erronée (vikalpa) de lui-même et du monde, qui l'empêchent de vivre la plénitude de l'unité. Dans les Upanishads, la conscience pure, nommée brahman ( le soi universel ), est présentée comme le substrat de l'univers, à partir duquel apparaissent le monde (l'univers, la nature, l'espace temps) et aussi la conscience individualisée (ahamkara). Mais toutes ces formes, selon le vedanta, ne sont que des apparences illusoires, parce que seule la Conscience le Brahman existe en réalité.
Le monde tout entier n'est pas ce qu'il semble être : il n'a pas d'existence indépendante, il est la manifestation d'une réalité ultime, il est une simple apparence, et il surgit par le jeu de maya, le pouvoir créateur inhérent au brahman.
Advaïta veut dire littéralement «pas deux, non duel». Pour l'Advaïta Vedânta (Adi Shankara 800 CE), l'univers est une unique entité, une totalité interconnectée. Les distinctions entre objets résultent de l'ignorance de la vraie nature de la réalité, semblable au brahman, qui transcende le temps et l'espace. Dans cet état d'ignorance, l'individu est prisonnier des illusions du monde et n'échappe pas aux réincarnations successives, fruit de son karma. Cette doctrine du monisme est à l'origine du concept de la non-dualité telle qu'elle s'est répandue à travers le monde et essentiellement en Occident. On dit de Shankara qu'il a influencé énormément de penseurs indiens comme Sri Aurobindo, Tagore, Osho, Ramana Maharshi ainsi que les scientifiques du XXie comme Schrödinger et "l'école de Copenhague".
On peut résumer cette voie de la connaissance absolue enseignée dans les Upanishads par ces trois déclarations :
"seul le brahman est réel" (brahma satyam); "le monde est illusoire" (jagan mithyâ); l'individu n'est pas différent de brahman (jîvo brahmaiva nâparah).
Le Vedânta a associé à son développement ultérieur d'autres éléments philosophiques empruntés à une autre darsana, le Samkhya, qui définit par exemple trois "qualités" (les guna) présidant à la nature, trois modes d'existence, trois modalités de la matière : tamas (ténèbre), principe inférieur d'obscurité, d'inertie, de lourdeur, d'ignorance (surtout spirituelle), d'incapacité; rajas (rouge), principe de désir, action et passion; sattva (le fait d'être), principe supérieur d'équilibre, d'harmonie, de lumière, de sincérité, de pureté.
Le Yoga ou le Samkhya Yoga est le point de vue psychologique où l'individu est lié à la perception et à l'intuition du monde subtil. C'est un système pratique de concentration et de contrôle du mental des sens et des facultés intérieures. Ce système est à la fois l’écho du Védanta et du Samkhya. Le point de vue du Yoga se retrouve dans les Yoga Sutra de Patanjali ainsi que dans plusieurs traditions védiques astika et même non védiques nastika.
Samkhya (date ???)
Le Samkhya est une des plus anciennes philosophie de l Inde. C'est un
système qui prétend guider les disciples vers la liberté à l'aide d'une méthode systématique. Le yoga ne se comprendrait pas si l'on négligeait le
Samkhya: dès l'époque de la Bhagavad Gita, quelques siècles avant notre ère, le Samkhya apparaissait comme une des théories ayant inspiré le yoga. Le Samkhya est attribué selon la tradition au rishi Kapila. Selon certains, Kapila aurait vécu en 550
avant l'ère courante. Rien n'indique toutefois qu'il soit un personnage historique. Ruzsa in 2006,[37] for example, writes, 'Sāṅkhya has a very long history. Its roots go
deeper than textual traditions allow us to see. The ancient Buddhist Aśvaghoṣa (in his Buddha-Carita) describes Arāḍa Kālāma, the teacher of the young Buddha (ca. 420 B.C.E.) as following an archaic form of Sāṅkhya'.[37] La Samkhyakarika aurait été composée au IVe ou
Ve siècle de l'ère courante pres de mille ans après Kapila par Isvarakrsna, codifie le samkhya.
Il s'agit d'un système philosophique dualiste et athée opposant Prakriti ( la nature, l'énergie, la matière) à Purusha (l'âme, le soi, la conscience).
Pakriti le principe féminin est une « pure lumière éternelle», pleine de félicité, dénuée de toute particularité, sans aucun attachement, totalement libre et indépendante.
Purusha existe en nombre infini dans l'univers dilué et emprisonné dans la matière.
L'union de Pakriti et de Purusha assure l'existence du monde au sens de totalité des phénomènes. Dès que cette union est réalisée, Prakriti déploie les manifestations de sa puissance créatrice: le texte de base de ce darsana dit que Pakriti danse, cependant que le Purusha l'observe, impassible. On reconnaît là les thèmes majeurs du tantrisme, tels notamment qu'ils s'expriment dans le Hatha Yoga, avec l'éveil et la montée de la puissance féminine résidant à l'intime de chaque être (kundalini) ainsi que son union avec l'esprit (atmapura).
Pour le samkhya le monde est donc réel (à la différence du Védanta), mais est en proie à l’ignorance spirituelle. Cette ignorance est à l’origine de la souffrance, qu’elle soit physique, émotionnelle ou métaphysique liée à la condition pénible et transitoire de notre être. Ceci se traduit dans la croyance indienne par la perpétuation du cycle des réincarnations (samsara). La prise de conscience de cette insatisfaction permanente où "tout est souffrance pour le sage" conduit le jîva (le disciple) à prendre du recul par rapport à l’ensemble de la création et à poursuivre une ascèse individuelle, dans le but de mettre fin aux réincarnations (karma) et d' atteindre l'universel (nirvana). Tout le travail consiste donc pour ce courant philosophique du samkhya à dégager Purusha le soi de l’emprise de Pakriti le non-soi et à réaliser un état de libération totale appelé moksha. On retrouve là les thèmes du yoga défini comme chemin de libération individuel .
Les yoga sutra de Patenjali
Résumé : Les Yoga Sutra apparus par ecrit dans le Patanjhalayogassatra aux environ de l'an 400 adoptent la métaphysique dualiste du samkya et constituent un des six darsana points de vue (darsana) de la philosophie indienne orthodoxe (astika) nommé Yoga. Elles constituent un véritable guide de méditation ou l’ascète vise par la pratique de l'ashtanga yoga (yoga à 8 membres) des états d'absorption de plus en plus profonds nommés samadhi dont le summun est un état de pure conscience, permanent, sans pensée, sans objet, sans traces inconscientes permet la libération (kaïvalya) de l'âme. Ce samadhi constitue selon Patanjali l'objectif du yoga.
Notes
Diverses méta-physiques associées au yoga sont apparues en Inde dans cette seconde moitié du premier millénaire avant notre ère : le Samkya (9) puis le Yoga sont devenus deux des six darçanas. Les darçanas sont des points de vue philosophiques dits astika de l'Inde ancienne. On les nomme astika car ils se réclament de l'orthodoxie de la pensée indienne qui reconnait l'autorité des veda . Les Yoga Sutra de Patanjali (10) compilées au IVe ou au Ve siècle de notre ère élaborent une métaphysique dualiste classique à la base du Yoga de Pantajali aussi appelé ashtanga yoga un yoga savant, meditatif spiritualiste et elitiste.
L' Advaita Védenta théorisée par Sankara au VIIIe siècle (11) s'est développée à partir du VIe jusqu 'au XIIe de notre ère. C'est une métaphysique non dualiste mais orthoxe ( astika ) qui reconnait l'autorité des Veda. Le Sivaïsme, le tantra, puis les Natha Yogi et le Hatha Yoga au moyen age développent des philosophies non dualistes qui échappent à l'orthodoxie et aux rigueurs de la tradition védique.
les asanas
Le terme sanskrit asana utilisé dans le yoga contemporain pour désigner les postures de yoga a plusieurs sens selon le contexte: il peut signifier l'action de s'assoir, l'objet le siège sur lequel on s'assoit ou la position la posture.
Au IVe ou Ve siècle dans les yoga sutra de Patanjali le terme asana désigne vraissemblablement la position assise pour pratiquer la méditation . Il en est de même dans la bhagavadgita un texte un peu antérieur: le dieu Krishna y enseine à Arujna qu'il doit utiliser un asana un siège ni trop haut ni trop bas recouvert d'un tissu, d'une peau d'antilope et d' herbe pour se concentrer pratiquer le retrait des sens et purifier son soi. (Seth Powell).
Au Au IVe ou Ve siècle le Bhasya commentaire sur les yoga sutra mentionne onze asana possibles et utilise le mot adi (etc.) sous entendant qu il existe d'autres postures connues à cette époque.
Au XIIe siecle, le dathatreya yoga shastra décrit des techniques yogiques: le laya yoga, les mantras, les mudras, les bandhas et la méditation ( Marc Alain Descamps).
Avec le hatha yoga du XIIe au XVe on passe progressivement de la description de positions assises pour la méditation à des positions plus variées plus nombreuses plus complexes.
Sur la Porte Mahudi à Dabhoi au Gujarat
construite en XIIIe on trouve une centaine de sculptures avec des yogi des yoginis dont certains dans des postures complexes. ( James Mallison htps://www.academia.edu/video/jYv2X1).
Ces representations de postures complexes sont les plus anciennes que l' on connaisse.
Dans le Hatha Yoga Pradipika (XIVe, XVe) une quinzaine de postures sont documentées.
A partir du XVIe siècle de nouveaux asanas apparaissent et se retrouvent dans les textes et sur des bas reliefs dans les temples. Par exemple on peut identifier les postures matsyendra assana et kukutasana sur des bas relief du temple Vidya Shankara du XVIe siècle à Shringeri Karnataka (voir les photos sur http://hyp.soas.ac.uk/shringeri/)
Au XVII et XVIII siècle, avant même la colonisation anglaise de l'Inde apparaissent des ouvrages qui décrivent des centaines de postures assises, debout, en équilibre ou même en mouvement. On y mentionne des asana utilisant des cordes et autres appareils ( Jason Bich ).
C'est à cette époque que l'on voit l'évolution du yoga, de la philosophie vers la pratique, l' ouverture du yoga au delà des "renonciateurs" vers les
"pères de famille" et parfois des femmes yoginis.
L'intervention de Vivekananda (15) à Chicago en 1893 au Parlement des Religions, puis l'ouverture de l' école de yoga de Krishnamacharya (16) en 1924
à Mysore ont inauguré la phase d'implantation et de développement du yoga, en Occident. Apres les orientalistes du XIXe siècle, des visiteurs occidentaux
se sont rendus en Inde à partir du milieu du XXe siècle pour rendre visite à des gurus indiens. A la même époque de grands yogi indiens, pour beaucoup élèves de Krishnamacharya,
sont venus s'installer en Occident pour y fonder de écoles de yoga et y délivrer leur enseignement. Ces échanges ont entrainé un développement rapide et considérable du yoga à partir
de l'Occident dans la seconde moitie du XXe siècle. Dès la fin du XXe siècle le yoga s'est mondialisé, diversifié, laïcisé et féminisé. Il existe maintenant toute une palette de
yoga psychosomatiques, méditatifs et posturaux (17) . Ces yogas contemporains sont pour la plupart des yogas posturaux (17) héritiers du Hatha Yoga médiéval et d'autres apports dont
ceux de l'ésotérisme (18) et de la gymnastique suédoise (19) . Le yoga s'est ouvert aux femmes en 1940 avec Indra Devi (20) une des deux femme élèves de Krishnamacharya avant
de se féminiser dans la seconde moitie du XXe siècle. Son développement très rapide en a fait un yoga de masse avec un large spectre de pratiques sous-tendues par des philosophies
différentes, avec de multiples écoles et un grand nombre de professeurs de yoga professionnels.
Pratiqué par des centaines de millions de personnes le yoga est devenu au XXIe siècle un enjeu commercial, social et géo-politique. Touché par les dérives du sectarisme, des abus de pouvoir, de l'excès de mercantilisation et de l'instrumentalisation politique, le yoga s'est révélé comme un lien "gymnosophique" ( 22) transculturel une discipline mondiale aux multiples facettes qui oscille entre la recherche de racines lointaines supposées authentiques et l' immersion dans le monde contemporain en tant que bien commun de l'humanité (21).
L'époque à laquelle le mot tantra a commencé à être utilisé est difficile à déterminer. Il n'est pas non plus possible de dater l'apparition des principes
et des pratiques tantriques. Comme pour le yoga il existe deux hypothèses relatives à l’apparition du tantra ; selon la première hypothèse le tantra préexistait aux
Védas dans la civilisation de l'Indus; selon la seconde hypothèse la plus souvent retenue il serait un développement du Shivaïsme ou du Vishnouisme non-dualiste
au début de notre ère. Seuls quelques symboles qui pourraient etre tantriques que l'on trouve dans la civilisation de l'Indus vers le troisième millénaire avant notre ère ainsi que les
références du Vijnana Bhairava Tantra constituent des éléments en faveur de la première hypothèse. Le mot tantrisme est un mot crée au XIXè siècle pour designer des principes des pratiques et des rites du tantra .
Selon ce qu'en rapporte la tradition bouddhique, il semblerait que le tantrisme ait été (re-)introduit au II eme siècle par Nagarjuna et aux environs de l'an 400 par Asanga. Le Vajrayana bouddhisme tantrique est apparu au IVième siècle. Le tantrisme shivaïte s'est développé a partir du IV eme siècle en Inde au Cachemire autour du traité Vijnana Bhairava tantra composé de 120 stances, dont deux seulement évoquent la sexualité.
C'est pendant la période du VIième au XIIième siècle que fleurit la littérature tantrique avec des tantra bouddhistes, jaïnistes et indouistes. À partir du VIe siècle, on rencontre des cultes tantriques dans les écoles shivaïtes, dans le bouddhisme mahâyâna pratiqué principalement en Chine, Corée, Japon et Viêt Nam et dans le bouddhisme vajrayāna pratiqué principalement au Tibet, en Mongolie et au Japon. L'influence des tantra est également notable dans les cultures méditerranéennes d' Égypte et de Crête.
Avec le tantra la philosophie et la culture en Inde se démocratisent et gagnent de larges masses. Le tantrisme
influencera pendant plusieurs siècles la philosophie et les religions indiennes, y compris le jaïnisme qui était jusque là très indépendant. Le tantrisme prendra une influence forte
sur les domaines littéraires et artistiques dans le haut moyen age.
Le tantra propose la prise de conscience de notre unité fondamentale du corps et de l’esprit, du masculin et du
féminin, en relation avec l’univers, à tout instant et dans toutes les activités de la vie. Dans le tantra, la femme et l’homme sont vus comme des expressions des énergies cosmiques, représentées par le dieu Shiva ou le principe masculin et la déesse
Shakti ou le principe féminin. Pour le tantra la réalité est une et indivisible. Le tantra présente une synthèse de l'esprit et du corps qui permet à
l'être humain de réaliser pleinement ses potentialités.
Le tantra va ainsi substituer au yoga classique de l’ascétisme, un yoga de l'amour de la vie, un yoga du désir, qui transgresse les
règles brahmaniques de pureté, de non consommation d’alcool et de viande. Cette attitude anti-ascétique est liée à l'importance donnée au corps humain qui n'est pas dissocié de l'esprit. Le
tantra est unique en ce sens qu'il associe la jouissance bhoga au yoga.
Le tantra n'est pas une voie mystique reposant sur une métaphysique c'est avant tout une voie pratique de réalisation qui explique les moyens corrects et les voies pratiques, hors des contraintes morales et sociales.
Le Hatha Yoga reprendra la plupart des principes et bien des pratiques du tantra, bouleversant ainsi les anga de Patanjali et enrichissant de façon considérable les techniques notamment celles du pranayama, des asana, de la gestion de l'énergie avec l'éveil de la kundalini.
Protéiformes les pratiques modernes liées au Tantra ont en commun l'idée que les dualités qui sont en nous - féminin/masculin, spirituel/corporel,
bon/mauvais, extérieur/intérieur ne sont que les reflets d'une seule et même source. Aujourd'hui parmi les dizaines de traditions tantriques celle qui semble prendre le pas sur les autres
en Occident est le le shivaïsme non dualiste du Cachemire. Ce tantrisme shivaïte s'est
développé a partir du IV eme siècle en Inde au Cachemire . C'est un courant mystique non religieux sans Dieu sans autorité suprême. Il nous enseigne que le divin est en toute chose
et partout. Autrement dit toutes les expériences peuvent être traversées, il n'y a aucun interdit dans la mesure ou tout est de nature divine. " Le point de départ de l'expérience de la non
dualité n'est pas le rejet du corps mais au contraire sa dilation jusqu'à ne faire qu'un avec le ciel de la conscience" écrit le philosophe David Dubois dans son ouvrage
Introduction au tantra (Almora 2014).
Origines pre-tantriques tantriques shivaïtes
Le Hatha Yoga tire ses idées et ses pratiques du tantra notamment boudhique et du shivaïsme tout en reprenant
quelques elements antérieurs en germe dans les Upanisad. Il se cracterise avant tout par l'importance du pranayama (exercices de respiration et travail de l'énergie),
l'apparition puis la multiplication des postures (asana) et des dix mudra qui définissent le hatha yoga depuis le dattatreyayogasastra.
Le mot hatha signifie force violence; il est souvent utilisé comme adverbe pour signifier "violemment", "en force" ou "soudainement" . Dans le composé hathayoga le terme de force peut donc qualifier les effets de la pratique ou l'effort qu elle necessite. Les descriptions de la puissance des techniques notamment celles de montée de l' energie kundalini ou du sperme bindu suggerent que le terme de force s'applique plus aux effets et aux pouvoirs des techniques du hatha yoga qu'aux efforts necessaires pour le pratiquer. Une interpretation plus metaphysique hatha yoga signifierait l'union du soleil (ha) et de la lune (tha).
La montée du Hatha Yoga serait advenue à la fin de la seconde phase de developpment du yoga entre le Ve et le XIIe siècle (Birch) notamment Cette seconde phase aurait ses origines dans les traditions pré-tantrique independamment de la tradition de Patanjali : par exemple le sandapurana népalais du VIe ou VIIe siècle( source Sanderson 2009) décrit le prasupata yoga un yoga avec six composants (anga) avec plusieurs postures ( svatiska , padmaka, bhadra, simha et kacchapa ), avec un pranayama à quatretemps, etc. (Birch)
natha yogi
Durant cette phase probablement dès le Ve siècle les natha yogi developpent des techniques de yoga . Des techniques de yoga s'introduisent dans les
tantra Indou et Bouddhique. D' un point de vue philosophique, les Natha-yogin sont certes héritiers de la tradition yogique commune à l' Inde entière en ce sens
qu'ils reconnaissent Isvara. Dans cette tradition commune Isvara n'est pas envisagé comme un dieu créateur mais comme un purusha c'est a dire un
esprit pur permanent libre et immuable au contraire de pakriti la nature changeante et impermanente qui maintient l'homme dans la souffrance de la temporalité de
l'expérience psycho-physique et pour les Indiens du cycle des réincarnations. Cet héritage classique a été balayé par l'héritage shivaïte des Natha-Yogin . Leur divinité
Adinatha ne portait plus le nom d' Isvara mais de Shiva . Ils ont adopté la doctrine moniste de Shiva Shakti ainsi que les symboles et les
rituels shivaites ( trident, chapelets en grains, trois marque de cendres sur le front , yonilingua sur l'avant bras, l'anneau symbolisant l' union Shiva
Shakti, les grandes boucles d'oreiles, etc..)
Aux XIIe siècle dans certains textes on trouve quatre types de yoga : mantra yoga, laya yoga, raja yoga et hatha yoga qui ont fini au XVe siècle par se faire absorber dans le Hatha Yoga ( Birch).
Aux XII e siècle apparaissent des textes qui etablissent des pratiquesde yoga, avec une metaphysique ultra simplifiée. Le Hatha Yoga (yoga de la force, yoga de l’énergie) introduit enrichit et développe considérablement les aspects pratiques du yoga.
Il a démocratisé le yoga en le sortant de la domination des brahmanes, donnant naissance à un yoga qui n'est plus réservé ni aux castes supérieures ni aux moines ni aux ascètes mais s'ouvre à tous. C'est le yoga de "l'homme de la rue", "des pères de famille", de l'être humain présent et actif dans la société dans le monde.
Les principaux traités de Hatha yoga s'appuient sur deux œuvres que la tradition attribue au guru
Goraksanatha: la Goraksa-sataka et le Hatha-yoga (ce texte est perdu de nos jours) qui dateraient du Xième siècle. Goraksanatha est considéré comme l'un des principaux fondateurs de la
secte hindoue des Natha Yogin qui a popularisé à travers tout le continent indien les principes et méthodes yogiques et en particulier cette forme de yoga nommée Hatha Yoga (yoga de la force,
yoga de l’énergie) une voie rapide et violente vers la libération.
hathayogapradipika de svatmarama
Le Hatha Yoga s'est développé dans la seconde moitié du XXe siècle essentiellement à partir de l'école de Hatha Yoga de Krishnamacharia crée à Mysore en 1924. C'est le Hatha Yoga qui ouvre le yoga aux femmes en 1940 avec Indra Devi seule élève femme de Krishnamacharia. C'est le Hatha Yoga qui a relancé l'importance de l’ asana. C’est le Hatha Yoga qui est devenu populaire dans le monde entier et de façon massive en Occident au XX ième siècle, donnant naissance à la palette des yoga modernes.
Les traditions Indiennes sont depuis longtemps connues et importées en Occident . Quatre mille ans avant notre ère Dionysos le Dieu de Nysa va en Inde et en ramène des traditions telles que les transes, les kirtans, le vin, les thyrses ( Caducée ). En 326 avant notre ère, Alexandre le Grand va en Inde, y rencontre des yogis qu’il nomme gymnosophes (sages nus). A Alexandrie d'où partaient des bateaux pour les Indes, Pantène, Clément, Origène parlent avec révérence de la philosophie des Brahmanes de l’Inde. Porphyre raconte le départ du philosophe Plotin pour les Indes. Lucien, Apulée, Tertulien, Jamblique et surtout le gnostique Bardesane parlent des yogi. Al Birûni, mort en 1048, a traduit en arabe les Yoga-Sutra de Patanjali et écrit que "Yoga et Soufisme sont la même chose". A partir de là les Soufis de Perse comme Bistâmi ou Al Ghazali, connaissent les yogi et les chakra.
Le yoga s' est fait connaitre en Occident moderne avec les traducteurs de Langues Orientales. C'est en 1893 que le yoga fait une entrée remarquée dans le monde occidental au Parlement de Religions de Chicago avec la participation de Swami Vivekananda. Le livre de Swami Vivekananda sur le Raja Yoga traite de la voie de la concentration intérieure et associe pour la première fois le terme Raja Yoga au Yoga classique de Patanjali auquel il rajoute les techniques de Hatha Yoga telles que l’éveil de la kundalini (l'énergie psychique potentielle) et l'utilisation du prana ( l'énergie, le souffle).
Des voyageurs occidentaux partis étudier en Inde et plus récemment des yogi indiens dont les élèves de Krishnamacharya venus enseigner le yoga en Occident souvent à l'invitation de voyageurs occidentaux contribuent au developpement de masse du yooga en Occident.
(*) Source Marc Alain Descamps " Histoire du Yoga en Occident "
C 'est Sri Tirumalai Krishnamacharya (1888 – 1989) qui est le père du renouveau du yoga. Il est à l'origine du Hatha Yoga moderne et de ses dérivés contemporain. Krishnamacharya est indien, professeur de yoga, médecin ayurvédique et universitaire. Krishnamacharya qui a passé sept ans chez son guru Rama Mohana Brahmachari jusqu'en 1918 date à laquelle il est rentré à Mysore. Brahmachari enseignait le yoga et vivait avec sa femme et ses trois enfants dans une grotte dans l'Himalaya près de Manasa Sarovar au Tibet. Il enseignait plus de trois mille postures à ses élèves . Krishnamacharya ouvre son école de yoga à Mysore en 1924 et devient le professeur de yoga du Maharaja de Mysore entre 1928 et 1950.
D'après la biographie de Krishnammacharya "Krishnamacharya the Purnacharya" c 'est Brahmachari qui aurait
transmis le Yoga Kurunta à Krishnamacharya. Krishnamacharya aurait fondé partie de son
enseignement sur le Yoga Kurunta un texte pretendumment ancien mais
aujourdhui disparu. Ce texte poétique avec des ryhmes et des versets se serait transmis de façon orale. Ce
texte aurait pu être écrit par un ancien voyant nommé Vamana. Selon cette biographie le Yoga Korunta ne contenait pas
seulement le système de pratique du Yoga Vinyasa mais également le yogasastra avc les Yoga Sutra (de Patanjali) et leur commentaire le
Yoga Bhashya rédigé par le Rishi Vyasa. Krishnamacharya aurait aussi fondé son enseignement sur un manuel du XIX ième siècle le Sritattvanidhi dont la paternité est
attribuée à un ancêtre du Mahâraja et il aurait aussi intégré à son enseignement des éléments de gymnastique occidentale moderne.
Krishnamacharya compte parmi ses élèves les yogi les plus influents du XXième siècle. Son fils T.K.V. Desikachar né en 1938 est à l'origine du Viniyoga.
Son beau-frère B.K.S. Iyengar ( 1918-2014 ) est l'auteur de multiples ouvrages dont l'ouvrage de référence "Lumière sur le yoga" et il est le créateur du Yoga Iyengar.
Parmi les élèves de Krishnamacharya il faut aussi citer Indra Devi ( 1900-2002 ) seule élève femme de Krishnamacharia , A. G. Mohan né en 1945 et Sri K. Pattabhi
Jois ( 1915 – 2009) à l'origine du Yoga Ashtânga.
Depuis la fin du XXe siècles le yoga moderne intègre peu à peu des idées scientifiques notamment sur la santé et sur le psychisme. Les effets du yoga commencent aujourd'hui à être validés par la connaissance moderne.Le yoga s'adapte à la culture occidentale et se developpe a partir de l'occident. L'approche moderne du yoga est majoritairement rationnelle raisonnable et laïque. Ainsi par exemple, en établissant des liens entre les concepts traditionnels du yoga et leurs origines anatomiques, Leslie Kaminoff a pu valider bien des traditions mais aussi mettre en lumière certaines erreurs et certains mythes qui perduraient.
Depuis la fin du XXe siècle on assiste à une revitalisation considérable de la pratique du yoga essentiellement à partir de l'occident, à sa mondialisation, à la modernisation de ses pratiques et de sa diffusion, à sa féminisation. Son développement très rapide en a fait un yoga de masse en occident.
Pratiqué par des centaines de millions de personnes le yoga est devenu un réel enjeu sanitaire, social, économique et politique. "Depuis 2014 profitant du succès
mondial du yoga, le gouvernement Indien a fait de ce dernier le fer de lance de son Soft Power sur la scène internationale : création d'un ministère du Yoga , résolution de l'ONU établissant une
journée mondiale du Yoga et reconnaissance du Yoga comme patrimoine national de l'humanité par l' UNESCO" explique Raphael Voix.
Depuis la fin du XX ième siècle, le yoga postural moderne héritier du Hatha Yoga s'affirme aujourd'hui comme une puissante technique de thérapie et de développement individuel, à la portée de tous.
Des millions d'indiens, environ 40 millions d'Américains et prés de 3 millions de personnes en France sont des adeptes du yoga. Le yoga se répand rapidement à partir de l'Occident y compris depuis peu dans le cadre d'entreprises, de collectivités et de clubs de sport.
Le marché mondial du yoga représentait 80 milliards de dollars en 2015. Il y a aujourd’hui différentes approches du yoga: l'une sera purement gymnique, une autre sera fondée sur un objectif de santé ou une thérapie, une autre cherchera la connaissance et le développement des énergies personnelles, une autre visera la maîtrise du psychisme.
Il existe aussi des dérives du yoga notamment vers la compétition gymnique, vers des sectes, vers le mercantilisme, vers le nationalisme.